mardi 4 août 2015

Billy the Kid a rencontré son homme...

Soeur Blandine ! En voie de béatification...


Une nonne, des fusils et le Far West – l’histoire extraordinaire de Sœur Blandine

par MARY REZAC / CNA / EWTN NOUVELLES 03/08/2015
CNA / Archidiocèse de Santa Fe

SOURCE : National Catholic Register

SANTA FE, État du Nouveau Mexique - Billy the Kid, un voleur notoire de banques et de diligences du Far West a rencontré son homme dans la plus improbable des personnes lorsqu’il a rencontré Sœur de la Charité Blandine Segale.

Selon la légende, et aussi selon le journal et les lettres de Sœur Blandine, l'un des membres de gangs de Billy the Kid fut tiré et était à l’article de la mort quand les médecins de la Trinité, Colo., ont refusé de le soigner. Sœur Blandine a décidé de le prendre et prit soin de lui pendant trois mois, elle le soigna jusqu’à son retour à la santé.

Mais le bandit notoire, né Henry McCarty (1859-1881), était encore malheureux. On se passa le mot que Billy the Kid venait en ville pour scalper les quatre médecins de la Trinité pour se venger. Quand il est arrivé sur place, Sœur Blandine est intervenue et l'a convaincu d'annuler sa vendetta au nom de l'homme qu'elle avait sauvé.

Après cet incident, Sœur Blandine et Billy le Kid devinrent amis. Elle lui a rendu visite en prison une fois et, à une autre occasion, il a annulé un vol de diligence dès qu’il se rendit compte qu'elle était l'un des passagers.

Quand elle ne paralysait pas les hors la loi, Sœur Blandine fondait des écoles, construisait des hôpitaux, enseignait, prenait soin des orphelins et des pauvres et plaidait pour les droits des Indiens d'Amérique et des autres minorités. Tout ça dans le travail d'une même journée.

Sa vertu héroïque et ses œuvres durables expliquent sa cause de canonisation qui a été ouverte au Nouveau-Mexique l'été dernier et qui lui a valu le titre de « Servante de Dieu » et permettant ainsi aux gens de demander son intercession. Depuis lors, plusieurs documents concordants ont vu le jour concernant ses histoires et le miracle nécessaire pour la prochaine grande étape — la béatification — qui semble être sur la bonne voie.

« La sainteté n’est pas une récompense ; ça ne vise pas à honorer quelqu’un ; il s’agit aider les fidèles à comprendre qu'il y a une source de la grâce de Dieu qui opère sur la terre », a déclaré Allen Sanchez, président et chef de la direction de l’Hôpital pour enfants de Saint-Joseph à Albuquerque qui fut fondé par Soeur Blandine. Sanchez sert aussi de pétitionnaire pour la cause de la sainteté de la sœur et il a beaucoup étudié sa vie.

Les jeunes années

Sœur Blandine, née Maria Rosa Segale, était âgée de seulement 4 ans quand elle a émigré avec ses parents de la petite ville de Cicagna, en Italie, à Cincinnati en 1854 (elle a fêté son cinquième anniversaire pendant le voyage).

À l'âge de 16 ans, Maria Rosa rejoint les Sœurs de la Charité et prit le nom de Sœur Blandine. Quand elle eut 22 ans, elle a été envoyée — seule — à Trinidad dans le territoire du Colorado pour enseigner à l'école publique. Quelques années plus tard, elle a été envoyée plus au sud, d'abord à Santa Fe puis à Albuquerque.

C’était probablement tout un ajustement, dit Sanchez, partant de l'Europe et des régions les plus peuplées de l'Amérique vers l’Ouest encore très tumultueux.

Alors qu’elle était dans le Nouveau-Mexique, Sœur Blandine a aidé à fonder le système public de santé et le système scolaire public en construisant les premiers hôpitaux et les premières écoles à Albuquerque, demandant souvent la libération temporaire de prisonniers pour l'aider à ce travail.

Une grande partie de ce que l'on sait sur la vie de Sœur Blandine vient d'une série de lettres qu'elle a écrites à sa sœur, Soeur Justina Segale, qui était dans l'Ohio. La compilation des correspondances, qui couvrent les années de 1872-1894, a été publiée 10 ans avant la mort de Sœur Blandine en 1941.

« Vous êtes en mesure de voir l'histoire du Nouveau-Mexique survenir dans ses interactions », a déclaré Sanchez.

« La Nonne la plus vite dans l'Ouest »

Pour ouvrir une cause de canonisation, des exemples de vertu héroïque de la personne doivent être indiqués. L'exemple spécifique de vertu héroïque qu’utilisent ses pétitionnaires consiste en une autre histoire qui ne pouvait qu’avoir lieu que dans le Far West ; c’est l'histoire qui lui a valu le titre de « La Nonne la plus vite dans l'Ouest » faite à partir d’une dramatisation de l'incident par CBS en 1966.

Sœur Blandine enseignait l'école au Nouveau-Mexique lorsque l'un de ses élèves lui dit : « Papa a tiré un homme et ils vont le pendre ».

C’est à ce moment-là que Sœur Blandine s’est mise à l’ouvrage. Elle a rencontré le tireur et a réussi à le convaincre d'écrire une confession. Puis elle a rencontré le mourant et l'a convaincu de pardonner son tireur — en personne — avant de mourir.

Après les deux hommes se sont réconciliés, mais ensuite Sœur Blandine a dû faire face à la meute qui venait lyncher et tuer le tireur qui, en raison de Sœur Blandine, a comparu à la cour et a reçu une peine d’emprisonnement à vie. Après neuf mois, le tireur fut libéré pour aller prendre soin de ses quatre enfants à la maison.

« Elle les désarme de leurs fusils, les libère de leur corde de pendaison et de leur haine » dit Sanchez de Sœur Blandine et du lynchage.

« Elle a dû avoir été charmante pour eux ! » ajouta-t-il. « Je pense qu’ils seraient tombés en amour avec elle et faire ce qu'elle leur aurait demandé parce qu'elle prenait soin d'eux et, honnêtement, elle était capable de voir la dignité de chaque être humain, des orphelins innocents aux hors la loi coupables ».

Sœur Blandine a fait également plusieurs voyages à Washington pour rencontrer les parlementaires et pour défendre les intérêts des Indiens d'Amérique, au moment où les frontières des réserves étaient tirées à l'époque.

Et, bien que sa propre vie est évaluée pour sa sainteté, Sœur Blandine savait tout sur le processus de canonisation — elle a aidé à la pétition à Rome pour la cause de deux saints différents dans sa vie : Sainte Elizabeth Ann Seton et Sainte Kateri Tekakwitha. Elle a également contribué à amener Sainte Katherine Drexel et ses sœurs dans l'Ouest pour aider à servir les populations amérindiennes.

La prochaine étape

Afin d'être béatifiée, il doit y avoir la preuve d'un miracle inexplicable autrement que par l'intercession de la personne. Il y a plusieurs exemples possibles de cela qui sont explorés, ce qui rend ceux qui font la demande pour Sœur Blandine confiants que la cause progressera rapidement.

« Nous savons à propos d'un bébé qui est né prématurément à cause d'une vanne défectueuse au cœur et de ses poumons effondrés », a déclaré Sanchez. « Cette famille nous a contactés immédiatement et elle a dit qu'ils avaient prié la neuvaine à Sœur Blandine pour le bébé. Les médecins avaient très peu d'espoir pour que le bébé vive mais, quatre jours plus tard, ils ne pouvaient plus trouver le problème au cœur ; c’était comme si ça n'avait pas existé pour commencer. Les médecins disent que c’est inexplicable, alors nous poursuivons ce cas. Il y a beaucoup d'histoires comme ça qui se poursuivent pour voir si Sœur Blandine a été impliquée ».

L'exemple de sa vie sur terre est aussi important pour les fidèles d'aujourd'hui, Sanchez affirme cela parce que Sœur Blandine savait à la fois comment aborder les problèmes immédiats ainsi que les problèmes plus systémiques de justice sociale.

« Elle donnait suite partant de la charité s’en allant à la justice sociale » dit-il. « Par exemple, elle aidait à nourrir et à loger les ouvriers de chemin de fer puis, dans un même temps, elle demandait pourquoi les travailleurs des chemins de fer n’étaient pas pris en charge. Et voilà l'appel pour nous aujourd'hui : la charité est importante, c’est là que vous commencez, puis vous passez à la justice sociale à partir de là ».

La cause de canonisation de Sœur Blandine peut prendre plusieurs années, en fonction de l'approbation de sa vertu héroïque et des miracles attribués à son intercession, mais Sanchez a déclaré que le conseil d'administration qui s’occupe de la pétition de sa cause espère que les choses vont progresser rapidement.

« Je dirais que nous sommes à plus de la moitié de la phase diocésaine. Afin qu’elle soit appelée « Vénérable » nous avons juste à prouver sa vertu héroïque, et nous espérons que nous serons prêts à présenter cela à la Conférence Américaine des Évêques Catholiques pour un vote en novembre ou à leur rencontre au printemps » a-t-il dit.

Si je devais décrire sa personnalité, a dit Sanchez, je dirais qu'elle était dure mais courageuse, sainte mais sans peur des conflits.

« Elle n'avait pas peur des conflits et de retrousser ses manches et de faire le travail », dit-il. « Et elle a toujours donné crédit à l'Évangile, à l'œuvre de Jésus ».

La meilleure partie de la démarche, dit Sanchez, a été de connaître Sœur Blandine.

«Je ne sais pas si ce sera aussi amusant et aussi inspirant » dit-il. « Et je la connais vraiment ; elle est devenue ma meilleure amie ».

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