mardi 6 octobre 2015

Paroles...Paroles

Ou l'art de parler des deux coins de sa bouche...



De bien belles paroles, mais ensuite ...
Par Cristopher Ferrara
Fatima Network Perspectives
Le 5 octobre 2015

Pendant la messe d’ouverture de la deuxième session du Synode de Malheur, François a livré une homélie (voir ici) qui contenait beaucoup de belles paroles sur l'indissolubilité du mariage. Citant la lecture de l'Évangile pour la première journée du Synode — ironie divine si jamais il y en a une — François a rappelé l'enseignement de Jésus à l’effet que « Au commencement de la Création, Dieu fit l'homme et la femme. C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair ». (Mc 10, 6-8 ; cf. Genèse 01 :27 ; 02 :24).

François est même allé jusqu'à réciter l’exhortation divine de Notre Seigneur aux Pharisiens : « Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint ». (Mc 10 : 9).


L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

Il décrivit cela comme « une exhortation aux croyants à dépasser toute forme d’individualisme et de légalisme, qui cache un égoïsme mesquin et une peur de rallier la signification authentique du couple et de la sexualité humaine selon le projet de Dieu ». « En effet, c’est seulement à la lumière de la folie de la gratuité de l’amour pascal de Jésus que la folie de la gratuité d’un amour conjugal unique et jusqu’à la mort apparaîtra compréhensible ».

Encore mieux, François a déclaré : « L’Église est appelée à vivre sa mission dans la vérité qui ne change pas selon les modes passagères et les opinions dominantes. La vérité qui protège l’homme et l’humanité des tentations de l’autoréférentialité et de la transformation de l’amour fécond en égoïsme stérile, l’union fidèle en liens passagers ».

Tout va bien — en fait, c’est tout à fait splendide. Pourtant, c’est triste à dire, après deux ans et demi de cette étrange pontificat, les observateurs avisés avaient une seule pensée alors qu’ils lisaient ces belles paroles : aller à la fin. Et, bien sûr, à la fin de l'homélie, c’était là — une collection de phrases révélatrices enfouies dans les derniers paragraphes d’une teneur pieuse :

Et l’Église est appelée à vivre sa mission dans la charité qui ne pointe pas du doigt pour juger les autres... se sentant le devoir de chercher et de soigner les couples blessés avec l’huile de l’accueil et de la miséricorde... Une Église qui enseigne et défend les valeurs fondamentales, sans oublier que « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat » (Mc 02 :27) ...

« Une Église qui éduque à l’amour authentique, capable de tirer de la solitude, sans oublier sa mission de bon samaritain de l’humanité blessée ».

« Je me souviens de Saint Jean Paul II quand il disait : « L’erreur et le mal doivent toujours être condamnés et combattus ; mais l’homme qui tombe ou se trompe doit être compris et aimé […] Nous devons aimer notre temps et aider l’homme de notre temps » Et l’Église doit le chercher, l’accueillir et l’accompagner, parce qu’une Église aux portes closes se trahit elle-même et trahit sa mission, et au lieu d’être un pont devient une barrière...

Penchons-nous sur les phrases clés et ce qu'ils annoncent pour le Synode de Malheur :

« Et l’Église est appelée à vivre sa mission dans la charité qui ne pointe pas du doigt pour juger les autres... »

L'Église « ne pointe pas du doigt pour juger les autres ». En suivant Notre-Seigneur et les Apôtres, l’Église a toujours condamné le péché et averti des conséquences éternelles du péché grave pour les impénitents. L'accusation est de la démagogie. Et nous savons où ça mène.

« Chercher et soigner les couples blessés avec l’huile de l’accueil et de la miséricorde... »

Qui sont ces couples imaginaires « blessés » que l'Église n'a pas réussi à « chercher » afin d'administrer « l’huile de l’accueil et de la miséricorde... ? » L'Église ne rejette pas les couples « blessés » pas plus qu'elle ne manque à manifester de la miséricorde à ceux qui la cherchent dans le repentir et la contrition sincère. Ainsi, les « divorcés et remariés » ont toujours été capables de recevoir « l’accueil et la miséricorde » s’ils abandonnent leurs relations adultères. Mais ce n’est clairement pas ce que François a à l'esprit. Il veut qu’à « ces couples blessés », il leur soit donné « l’accueil et la miséricorde » tels qu’ils sont — ce qui détruirait en pratique le dogme de l'indissolubilité du mariage présenté dans la même homélie.

« Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat… » (Mc 02 :27)

L'observance du Sabbat est un précepte divin, pas une question de loi naturelle divine gravée dans la nature humaine, comme l'indissolubilité du mariage. Le but ici est transparent : assimiler l’hyper-légalisme des Pharisiens concernant le précepte de l'observance du Sabbat avec l'enseignement et la discipline bimillénaire de l'Église, enracinée dans les Paroles mêmes du Christ, ce qui empêche l'admission des adultères publics à la Sainte Communion et à la Confession pendant qu'ils continuent à avoir des relations sexuelles adultères. Le fait d’assimiler l'enseignement et la discipline de l'Église qui préservent l'intégrité des Sacrements du Mariage, de la Sainte Communion et de la Confession avec les abus absurdes des Pharisiens concernant le précepte du repos du Sabbat est vraiment aussi pharisaïque.

Et l'audace de citer Jean-Paul II dans ce contexte est exaspérante, car ce fut lui qui, dans Familiaris Consortio, a affirmé l'enseignement et la discipline que François sape en paroles et en actes tout au long de son pontificat, y compris la suggestion que les personnes vivant en situation adultère devraient être autorisées à servir de parrains et de marraines, comme enseignants d'éducation religieuse et lecteurs de la Sainte Écriture pendant la Messe. En ce jour d'ouverture du Synode, François est toujours à l'œuvre.

« L’accueillir et l’accompagner »

« L’accueillir et l’accompagner ? » Qui ? Qui est-ce que l'Église n'a pas réussi à accueillir et accompagner ? Est-ce que ça pourrait être les « divorcés et remariés » qui voudraient recevoir la Sainte Communion, se confesser, être parrains et marraines, enseigner la religion et de lire l'Ecriture Sainte à la Messe tout en continuant à avoir des relations sexuelles adultères avec un deuxième, voire un troisième « conjoint » ? Si ce n’est pas eux, alors qui sont-ils ? Qui ? La question est théorique car nous connaissons la réponse.

« Une Église qui éduque à l’amour authentique, capable de tirer de la solitude… »

Alors, l'Église n'aime vraiment pas à moins qu'elle enlève la solitude. Et qui sont tous ces gens solitaires ? Sans doute ces « couples blessés » vivant dans l'adultère, qui trouvent qu'ils ne peuvent pas être « intégrés » dans la vie paroissiale tout en continuant des relations sexuelles avec des personnes avec lesquelles ils ne sont pas mariés. Non ? Alors de qui parle François ? Je suis ouvert aux suggestions. Je doute qu'il y en aura une.

« Nous devons aimer notre temps et aider l’homme de notre temps »

Aimer notre temps ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Probablement ceci : accepter ces temps de corruption morale, y compris le divorce endémique, la contraception, l'avortement et l'homosexualité militante, sans « pointer du doigt pour juger les autres... ». Quant à « aider l'homme de notre temps » l'Église a toujours aidé l'homme sans distinction entre les périodes temporelles. Pour l'Église, il n'y a pas d'homme particulier de « notre temps » quand il en vient au péché, à la repentance et à la restauration dans la grâce. Il n'y a rien de nouveau sous le soleil concernant le péché ou la réparation pour le péché.

« Une Église aux portes closes ... Devient une barrière ... »

Qu'est-ce que « des portes closes » ? Qu'est-ce qu’une « barrière » ? Pourquoi François n’explique jamais ce qu'il entend précisément par ces expressions évasives ? Bien sûr, nous connaissons la réponse : il ne les explique pas parce que ce qu'il veut dire est l'enseignement constant de l'Église à l’effet que les adultères publics ne peuvent pas recevoir la Sainte Communion ou être valablement absous de leurs péchés sans renoncer à l'adultère, et qu’il s’ensuit que les personnes vivant dans l'adultère ne peuvent pas être parrains ou enseigner la Foi aux enfants ou lire la Sainte Écriture aux fidèles sans scandale et sans destruction totale en pratique de ce que l'Église proclame comme principe.

Maintenant, si ce n’est pas ce que François veut dire, alors quoi d'autre pourrait-il avoir éventuellement à l'esprit quand il se réfère à des portes closes et des barrières dans l'Église ? Je mets au défi le lecteur de me fournir des réponses alternatives. Je vous garantis que la recherche va rapidement produire un résultat nul. Ne nous laissons pas leurrer : une seule conclusion raisonnable est possible.

En somme, je suis d'accord avec un autre commentateur de cette homélie, un collègue avocat il se trouve. Comme tout bon avocat, il sait comment se rendre au cœur de la question et il le déclare tout à fait succinctement : « Le venin est dans la queue. La fin du discours est ce que François voulait dire ». De même, à la fin de la queue du Synode, nous allons découvrir ce que François veut dire sur le mariage et la famille. Car, après tout, le Synode de Malheur, y compris son rapport final sans doute substantiellement déjà écrit, est simplement un appareil conçu pour présenter ce que François voudrait dire — comme si quelqu'un ne le savait pas déjà maintenant.

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