mardi 1 décembre 2015

Un appel à cesser les voyages pontificaux

Une contrefaçon bruyante et chère des responsabilités papales



Par John Vennari
SOURCE : Catholic Family News
Le 27 novembre 2015

En 1761, traitant du premier devoir du Pape, Clément XIII a écrit : « Dans le champ du Seigneur dans lequel la Divine Providence nous a placés pour surveiller sa culture, il n'y a rien qui exige des soins aussi vigilants et un travail sans relâche que de garder le bon grain de l'enseignement Catholique qui a été reçu des Apôtres de Jésus-Christ et qui nous a été transmis. Si c’est négligé par paresse, l'ennemi de la race humaine sème des mauvaises herbes pendant que les travailleurs dorment ». [1]

De même, le Pape Saint Pie X, le plus grand Pape des temps modernes, a noté que l'une des « obligations primaires assignées par le Christ » à la fonction du Pape était « celle de la garde avec la plus grande vigilance du Dépôt de la Foi transmis aux saints, en rejetant les nouveautés profanes des mots et en désavouant les prétendues connaissances fausses ».

Pie X a expliqué que, face à l'erreur et à l'hérésie (dans son cas, c’était face au Modernisme) : « Nous ne pouvons plus garder le silence de peur que nous fassions semblant d’échouer dans notre devoir le plus sacré ». [2]

Pour répéter : le premier devoir du Pape est de « garder avec la plus grande vigilance le Dépôt de la Foi » et « il n'y a rien qui exige autant de soins vigilants et de travail acharné » pour maintenir la pureté de la Doctrine Catholique. Ne pas le faire signifierait que le Pape « échouerait dans son devoir le plus sacré » et, suite à cette négligence, « l'ennemi de la race humaine sème les mauvaises herbes pendant que les travailleurs dorment ».

Ou, dans notre cas, pendant que les Pontifes voyagent.

Les voyages pontificaux sont une contrefaçon bruyante et chère des responsabilités papales — un sentimentalisme frénétique déguisé en véritable vitalité. Cette névrose à haute énergie dure depuis 50 ans correspondant à la même période d'effondrement de la foi dans tous les pays du monde. Les voyages à travers le monde peuvent donner l'apparence d'une action authentique du Pape mais les résultats sont au mieux inutiles, au pire scandaleux. Pendant ce temps, l'ignorance abyssale de la Foi Catholique parmi les clercs et les laïcs continue d'empirer.

Je propose que nous terminions la mascarade et d’arrêter immédiatement les voyages pontificaux — maintenant.

Ce qu’il faut, et nous le disons avec respect, c’est de ne plus faire de voyages sans fin mais de retourner à la juste Doctrine et à la véritable discipline selon le modèle du grand Pape Pie X. Ce grand Pape a émis non seulement des corrections claires pour les erreurs de son temps mais il a effectivement pris des mesures disciplinaires contre les prêtres et les enseignants infectés par le Modernisme. Son pontificat fut celui de la vigilance, de la vigilance et toujours plus de vigilance contre l'hérésie et pour la promotion de la Vérité Catholique. Pie X est demeuré à Rome et a fait son travail.

La foi est en effondrement dans le monde entier. Nous nous pencherons plus tard sur les résultats du récent questionnaire du Vatican en préparation du Synode dans lequel une grande majorité des fidèles Catholiques du monde entier soit qu’ils rejettent ou ne comprennent pas l'enseignement moral rudimentaire.

Des kilomètres et des kilomètres

Concernant les voyages pontificaux nous pouvons poser quelques questions de base comme : combien y en a-t-il eu ? Quel bien est-ce qu'ils ont fait ?

Aussi nous pouvons soulever la question du coût qui est colossal.

Depuis janvier 1962, nous avons vu au moins 148 voyages pontificaux.

Voici une répartition approximative suivante :

  • Paul VI, entre 1962 et 1970, a entrepris neuf voyages pontificaux. Gardez à l'esprit qu’ un « Voyage du Pape » — ou un « Voyage apostolique » — selon la manière dont il est répertorié, peut signifier soit la visite d'un seul pays ou la visite d’un ensemble de pays. Par exemple, le neuvième (et dernier) Voyage Apostolique de Paul VI en 1970 comprenait des visites en Iran, au Pakistan, une escale à Dhaka, à Samoa des Philippines Américaines, une escale à Pago Pago, à Samoa d’Australie, à Hong Kong, en Indonésie et au Ceylan.

  • Jean-Paul II, qui détient actuellement le record établi de 104 voyages — encore une fois, chacune de ces escapades peut inclure des visites dans de nombreux pays. Son 42e « Voyage Apostolique », par exemple, en juin 1989, comprenait des visites en Norvège, en Islande, en Finlande, au Danemark et en Suède.

  • Le Pape Benoît XVI a voyagé dans 25 pays au cours de son règne de huit ans.

  • François, jusqu'à présent, a effectué 11 voyages, un certain nombre desquels inclut une visite à plus d'un pays. Le voyage apostolique le plus récent complété et classé 10 ème l’a vu visiter Cuba et les États-Unis (et au moment de la rédaction de cet article, il est maintenant en visite au Kenya)

Après 50 ans de voyages pontificaux, l'état chaotique de l'Église et la confusion des fidèles n’ont jamais été aussi grands. L’hérésie, l'erreur et la confusion abondent. Des prêtres, des professeurs d'Universités Catholiques, des théologiens et des Évêques par milliers pervertissent la foi et empoisonnent les fidèles tandis que les Papes d'aujourd'hui ignorent effectivement le problème et se présentent devant des instances gouvernementales en jacassant au sujet de la sensibilisation à l'environnement et de l'abolition de la peine de mort.

Les Papes post-conciliaires ont effectivement troqué leur premier devoir de protéger la foi pour l'erreur de la nouveauté conciliaire du dialogue et de l'activité fiévreuse de faire des sourires. Ce concept de la Papauté serait étrangère aux Papes Pie XII, Pie XI, Benoît XV, Pie X, Léon XIII, Pie IX et tous les Papes jusqu’à Pierre lui-même.

Vous pouvez avoir tous les voyages pontificaux que vous voulez ; toutes les foules hurlantes, toutes les larmes et les émotions, toutes les liturgies de rock'n'pop à haute énergie. Rien de tout cela compte vraiment. C’est une façade. C’est un enthousiasme vide. Il n’y a pas de substitut pour le Pape pour accomplir son rôle principal qui est de protéger la pureté de la foi, de maintenir l'intégrité de la Morale Catholique et de sanctionner ces Catholiques — qu'ils soient prêtres, Évêques ou des dirigeants civiques — qui font scandale par un enseignement hétérodoxe et le mauvais exemple.

En fait, au pire des scandales ecclésiastiques en 2002, Mgr Fabian Bruskewitz de Lincoln, Nebraska, a déclaré lors d'une conférence de presse à Dallas qu'il n'avait aucune idée pourquoi le Pape Jean-Paul II a donné à l'Église tant d’« Évêques moches ». Bruskewitz a continué en citant cette lettre de Saint Bernard de Clairvaux qui écrivait au Pape de son temps avertissant son Pontife que s’il [le Pape] était envoyé en enfer, ce serait parce qu'il n'a pas réussi à se débarrasser des mauvais Évêques » a déclaré Bruskewitz. Avec un sourire malicieux, il a ajouté : « J’ai refilé cette lettre au Pape actuel ».[3]

Ensuite, il y a la question du prix élevé pour ces flash dans ces événements panoramiques.

À Philadelphie seulement, la visite de François a coûté à la ville 12 millions $, « qui comprend 4,9 millions $ pour la police, la circulation, le contrôle des foules, la sécurité et l'intervention d'urgence ; 3,9 millions $ pour le service d'incendie et le service médical d'urgence ; près de 850 000 $ pour le département de l’entretien des rues de la ville, et presque 890 000 $ pour le fonction municipale de la gestion des urgences ».[4]

Rappelez-vous, je notais que le voyage apostolique américain de François était le 148e voyage du Pape. Si chaque voyage coûte ce qu’a coûté la visite de François à Philadelphie, soit à peu près de 12 millions $, eh bien, faites le calcul et considérez si ces excursions valent des millions et des millions versés pour eux (pour ne pas mentionner que l'empreinte massive de carbone pourrait être examinée par les gens sensibles à l'environnement). Je pense qu'il est juste de désigner ces extravagances papales comme une « culture de déchets ».

La Foi en ruine

La négligence post-conciliaire de la fonction du Pape est manifeste dans les résultats du récent questionnaire envoyé aux fidèles Catholiques par François en préparation pour le Synode au Vatican. Le résultat du questionnaire n’est pas une surprise pour les Catholiques informés. Il est au moins une mesure statistique de la profondeur à laquelle nous sommes tombés.

La confusion est due à un manque d'enseignement et / ou à un mauvais enseignement des enseignants Catholiques qui ont été laissés sans supervision partout dans l'Église depuis plus de 50 ans. Selon les paroles de Clément XIII, le devoir du Pape de sauvegarder la foi est négligé et les enseignants hétérodoxes et l'esprit du monde « ont semé des mauvaises herbes tandis que les travailleurs dormaient ».

Ce ne sont pas tous les Évêques du monde entier qui ont publié les résultats du questionnaire mais ceux qui les ont divulgués profilent tous la même image : un énorme éloignement de la vérité Catholique en ce qui concerne la morale. Voici un échantillon :

• Sur la question de la contraception, l'Évêque Robert Lynch de Saint-Pétersbourg en Floride a écrit dans son rapport diocésain : « Sur la question de la contraception artificielle, la réponse pourrait être caractérisée en disant : « Le train a quitté la gare depuis longue date ». « Les Catholiques ont fait leur idée » d’une manière qui « suggère le rejet de l'enseignement de l'Église sur ce sujet ». La majorité aussi ne parvient pas à donner leur plein assentiment à l'enseignement de l'Église sur la communion aux divorcés/remariés, aux personnes vivant en cohabitation et plusieurs favorisent une attitude plus « accueillante » en ce qui concerne les unions homosexuelles. [5]

• En Suisse et en Allemagne, l'enquête a montré que seulement un petit nombre de Catholiques considèrent l'homosexualité comme un péché grave et accueille l'idée de l'union civile. En fait, « 60% sont en faveur de la reconnaissance de l'Église et de la bénédiction des couples homosexuels ». [6]

• Les diocèses allemands rapportent que les Catholiques sont généralement « pro-famille » en quelque sorte, mais ils sont d’avis que « les unions avant le mariage » [la cohabitation] sont non seulement pertinentes à la réalité pastorale, mais qu’elles sont presque universelles » puisque 90 à 100% de ceux qui désirent un mariage Catholique vivent déjà ensemble. « Beaucoup, en fait, considèrent irresponsable de se marier sans avoir vécu ensemble auparavant » a déclaré le rapport. [7]

• Le diocèse d’Honolulu rapporte que « l'enseignement de l'Église sur le célibat sacerdotal, le sexe avant le mariage, la contraception, le divorce, l'avortement et le mariage homosexuel sont « presque universellement rejetés » à la fois par les Catholiques et par la société en général. » [8]

• Dans le diocèse de Springfield, Illinois, 75% des 334 participants au sondage ont dit « qu'ils ne comprenaient pas entièrement l'enseignement de l'Église sur la famille ». [9]

Ces résultats reflètent l'état de l'Église dans le monde entier. Le Cardinal Luis Antonio Tagle des Philippines a dit qu'il trouvait les réponses « choquantes si je suis autorisé à utiliser ce mot ... parce que, dans presque toutes les parties du monde, les questionnaires ont indiqué que l'enseignement de l'Église sur la vie de famille n’est pas clairement compris par les gens ». [10]

En bref, la compréhension et l'acceptation de la morale Catholique chez les Catholiques est en ruine.

Rappelez-vous, c’est après 148 voyages pontificaux partout dans le monde depuis 1962 !

« Le développement d’attitudes conciliaires »

Une grande partie de la superstition activiste ( préférence accordée à l’activité au lieu de la substance ) dans la hiérarchie d'aujourd'hui provient de l'orientation Conciliaire elle-même.

Nous notons les paroles de célébration du Père Congar, Progressiste, qui se réjouit que, grâce à Vatican II, l'uniformité doctrinale et la surveillance stricte appartiennent désormais au passé.

« Le Concile les a liquidés » a déclaré Congar, « ce que je voudrais appeler l'inconditionnalité du système. Par « système », je veux dire l'ensemble extrêmement cohérent constitué des idées communiquées par l'enseignement des universités romaines, codifiées par le droit canonique, protégées par une surveillance stricte et raisonnablement efficace sous Pie XII, avec des comptes à rendre, des rappels à l'ordre, des écrits soumis au censeur Romain, etc. — En un mot, un « système ». Le Concile a désintégré tout cela ». [11]

La stricte unité de la foi donne place maintenant aux diverses théologies alternatives et à l’approche qu’il y a « plus qu'une façon de regarder la Doctrine ». L’importance primaire est maintenant la propagation du nouveau programme de Vatican II, qui éclipse le programme traditionnel.

Nous le voyons en particulier avec le Pape Jean-Paul II.

Jean-Paul II n'a jamais réitéré le principe central de Pie X que l’« obligation principale » du Pape est de « sauvegarder avec la plus grande vigilance le Dépôt de la Foi ... rejetant nouveautés profanes des mots ». Au contraire, Jean-Paul a annoncé que sa tâche principale était de mettre en œuvre les nouveautés de Vatican II.

Le 17 Octobre 1978, le nouvellement élu Jean-Paul II a dit : « Nous considérons qu'il est de notre devoir primordial celui de la promotion, avec des mesures prudentes mais encourageantes, et de la réalisation la plus exacte des normes et des directives du Concile. Avant tout, nous devons favoriser le développement d'attitudes conciliaires. Il faut d'abord être en harmonie avec le Concile. Il faut mettre en œuvre ce qui a été commencé dans ses documents ; et ce qui était « implicite » devrait être explicite à la lumière des expériences qui ont suivi, à la lumière des circonstances nouvelles et émergentes ».[12]

Parmi les points implicites qui devraient être rendus explicites (j’ai écrit longuement sur ce sujet ailleurs), il y a la réunion interreligieuse scandaleuse d'Assise avec diverses confessions Chrétiennes, les Juifs, les Musulmans et les païens divers de toutes les allégeances pour prier ensemble pour la paix — c’est de l’indifférentisme religieux toujours condamné par l'Église, connu et affiché pour quiconque désire le voir. John Paul lui-même a dit que la réunion d'Assise était une illustration visible de ce qui a été demandé par le Concile Vatican II. [13]

Avec le Vatican qui évite la supervision Doctrinale et qui encourage la nouveauté conciliaire, nous avons le plan pour détruire l'unité et la stabilité de la Foi. Les voyages pontificaux post-conciliaires sont les rouleaux compresseurs de cette nouvelle orientation qui est une autre bonne raison pour appeler à leur disparition.

Cela nous amène maintenant à un examen rapide du voyage de François à Cuba et aux États-Unis.

Parle beaucoup, dit peu

Avant d'écrire ce rapport, j’ai lu chaque allocution que François a livrée au cours de sa visite ici en septembre 2015 à Cuba et aux États-Unis. Je peux résumer les présentations de François en une phrase : parle beaucoup, dit peu.

En fait, ma conclusion plus complète de l'exercice épuisant de lire tous ses discours est comme suit : le Pape François ne possède vraiment pas l'habit de la Foi Catholique, il ne possède pas l'habit d'une véritable pensée papale. Sa préoccupation se centre sur le pire élément de la révolution conciliaire : l'œcuménisme, le dialogue interreligieux, les vagues avertissements contre les religions « fondamentalistes », « Ouvrez vos portes aux migrants », la liberté religieuse Américaniste, la « rencontre des cultures », l'inégalité économique, les « personnes avant la Doctrine » qui est une sentimentalité se faisant passer pour de la compassion, des divagations humanistes et sa réticence comme Vicaire du Christ à mentionner Jésus-Christ lors de rassemblements laïques.

François semble avoir un génie pour débiter un bon morceau de bondieuserie qui apparaît dépourvu du sens du surnaturel. Je ne veux pas donner un commentaire point par point de l'ensemble des présentations de François, mais voici un ensemble de considérations sélectionnées.

Quand on lit en totalité les discours de François lors de son récent voyage à Cuba et aux États-Unis, on voit une tendance qui se dégage. Pour un auditoire Chrétien, il introduit doucement des thèmes Chrétiens mais souvent avec un accent humaniste : « Être Chrétien implique la promotion de la dignité de nos frères et sœurs » (Homélie à La Havane, le 20 septembre) et d'autres considérations similaires.

Mais à des auditoires profanes, tels que le Congrès des États-Unis, l'ONU et d'autres tels rassemblements, il garde le Christ soigneusement caché et flatte le monde avec les termes du monde. Voici un certain nombre d'exemples de ces deux cas :

  • Pour les étudiants du Centre Culturel du Père Félix Verola à Cuba le 20 Septembre, François a prié instamment les étudiants à poursuivre leurs rêves, à croire en l'espoir et à dialoguer. Le Christ a été mentionné que comme quelqu'un qui est une aide en cours de route ;

  • Pour Barack Obama, le président le plus pro-avortement et anti-Chrétien dans l'histoire, François était tout sourire et était plein d'éloges. Sur la pelouse de la Maison Blanche, François dit : « M. Le Président, je trouve encourageant que vous proposiez une initiative pour réduire la pollution de l'air. En acceptant cette urgence, il semble clair pour moi aussi que le changement climatique est un problème qui ne peut plus être laissé à une génération future ». François n'a pas prononcé le nom de Jésus-Christ, mais a invoqué Martin Luther King Jr.

  • François a ouvert son homélie à Saint Matthews à Washington, DC, le 23 septembre avec un salut particulier à la communauté juive à l’occasion du Yom Kippour.

  • Dans la même homélie, François a invité les Évêques à être avant tout des promoteurs du « dialogue des cultures ». Il leur a dit : « Le chemin devant nous, alors, est un dialogue entre vous, le dialogue avec les laïcs, le dialogue avec les familles, le dialogue avec les sociétés. Je ne peux pas jamais me lasser de vous encourager au dialogue sans crainte ». Son homélie contenait une mention éphémère de l'avortement mais c’était regroupé avec des maux sociaux moins graves tels que ceux qui meurent de faim et les migrants « à la recherche d'un avenir meilleur ».

  • Lorsqu’il a canonisé Juniper Serra, François n’a pas mentionné la motivation surnaturelle centrale de Serra, qui était de convertir les païens vivant dans les ténèbres et de sauver leurs âmes de l'enfer. François a dit plutôt : « Juniper a cherché à défendre la dignité de la communauté autochtone pour la protéger de ceux qui l’avaient maltraitée et abusée ». Oui, ça aurait pu faire partie du travail secondaire de Serra mais son travail principal de conversion et de salut n’a même pas reçu un hochement de tête.

  • François a ouvert son homélie à la Cathédrale Saint-Patrick, à New York, en déclarant : « Mes frères et sœurs musulmans ... je vous souhaite mes meilleurs souhaits à l’occasion de votre célébration de votre journée du sacrifice ».

  • Devant le Congrès américain, François a de nouveau conservé à l'écart Notre Seigneur soigneusement. Le Vicaire du Christ a refusé de mentionner le nom du Christ. Plutôt, il a seulement mentionné Moïse, Dorothy Day, l'œcuménique Thomas Merton et Martin Luther King Jr. Il n'a jamais mentionné l'avortement : « Même si le Congrès était au coeur même du débat pour couper les fonds à Planned Parenthood en raison de sa boucherie des enfants à naître et de la vente de leurs parties du corps ».[14] François a parlé de la « Règle d'Or », il a insisté sur l'abolition de la peine de mort, il a appeler à ne plus faire la guerre et il a exploré d'autres thèmes que l'on pourrait s’attendre d'un hybride composé d’Al Gore et du Cardinal Bernadin .

  • À Ground Zero à Manhattan, François a appelé à un appel à la diversité, il s’est engagé dans une prière interreligieuse, il n’a pas mentionné Jésus-Christ ni ne l’a invoqué publiquement dans la prière mais, imitant les séculiers impies, il a appelé à un « moment de silence ».

  • Aux Nations Unies, François a consacré au moins quatre paragraphes de son discours à l'environnement, mais n’a rien dit à propos de l'avortement promu intensément de par le monde entier, ni du contrôle de la population ou de l'agenda homosexuel.

Et dans tous les discours du Pape, il n'y a eu aucune mention de la décision destructrice concernant le mariage de « même sexe » de la Cour Suprême des États-Unis. Pour lui, la décision de la Cour suprême est comme si cela n'a jamais été désastreux. Il n’a donné aucune orientation, aucun outil pour la lutte, pas de mises en garde concernant la montée encore plus croissante de l'homosexualité dans la société que suscite nécessairement la présente décision sur le mariage de « même sexe » — une omission criminelle de sa part.

Oui, François a effectué divers bons gestes pendant le voyage, comme la visite d'une école à Harlem et la visite des prisonniers à Philadelphie. Mais nous ne sommes pas satisfaits avec un Pape qui effectue quelques bonnes actions mais encore plus d’actions scandaleuses. Les actions d'un Pape doivent être plutôt toutes bonnes et elles doivent toutes se raccorder à la fonction du Vicaire du Christ sur la terre selon le modèle de Clément XIII et Saint-Pie X.

Imaginer

Il est juste de mentionner que l'esprit des voyages pontificaux contemporains est plus un symptôme de la maladie elle-même, qui est l'orientation moderniste de Vatican II — une orientation qui a malformé la Papauté d'aujourd'hui. À ce sujet, il est amusant d'imaginer comment les dirigeants du monde réagiraient à un Pape vraiment Catholique qui visite leur pays pour enseigner la Doctrine sans compromis.

Il est amusant d'imaginer, par exemple, le Pape Léon XIII debout sur la pelouse de la Maison Blanche en disant à Barack Obama : « La justice l’interdit et la raison elle-même interdit à l'État d'être athée ; ou que l’État adopte une ligne d'action qui aboutirait à l'impiété — à savoir traiter comme semblables les différentes religions (comme ils les appellent) et leur accorder en toute promiscuité des droits et privilèges égaux. Alors la profession d'une seule religion est nécessaire au niveau de l'État et la religion qui doit être professée, la seule qui est vraie [la foi Catholique] .... » (Libertas, 1880)

Le plaisir serait redoublé de voir le Pape Léon XIII s’adresser Congrès américain en les admonestant de la façon suivante : « Si les lois de l'État sont manifestement en contradiction avec la Loi Divine, contenant des textes blessants pour l'Église ou véhiculant des injonctions défavorables aux obligations imposées par la religion ... alors, vraiment, ça devient un devoir certain de résister et le fait d’obéir devient un crime. ... Si les lois des hommes contiennent des injonctions contraires à la Loi Éternelle de Dieu, il est juste de ne pas leur obéir ». (Saptientia Christianae, 1890)

Il est fascinant d'imaginer le Pape Pie XI répondre à une invitation à une réunion interreligieuse de prière de New York en disant : « L'unité ne peut naître que d'une seule autorité de l'enseignement, d’une seule loi de croyance et d’une seule foi pour les Chrétiens ... car l'union des Chrétiens ne peut être promue qu’en favorisant le retour à la seule véritable Église du Christ par ceux qui se sont séparés d’Elle dans le passé, car ils l’ont malheureusement laissée ». (Mortalium Animos, 1928)

Il est fascinant de penser au Pape Saint Pie X qui s’adresserait aux Nations Unies avec ses paroles : « La ville ne peut pas être construite autrement que comme Dieu l'a construite ; la société ne peut être mise en place si l'Église ne jette pas les bases et ne supervise le travail ; non, la civilisation n’est pas quelque chose encore à trouver, ni la nouvelle ville à être construite sur des notions floues ; elle a été en existence et elle l’est toujours : c’est la civilisation Chrétienne, c’est la ville Catholique. Il y a seulement à la mettre en place et à la restaurer continuellement contre les attaques inlassables des rêveurs insensés, des rebelles et des mécréants ». (Notre mandat apostolique, 1910).

Ces enseignements Catholiques solides seraient les bienvenus pour les dirigeants du monde comme des calculs rénaux et le Pape ne serait plus invité à visiter un autre pays. Mieux cela que la comédie moderne des voyages pontificaux qui sont une contrefaçon de l'action véritable papale.


Notes :

[1] Dans Agro Dominico (Sur l'enseignement dans la foi), l'Encyclique du Pape Clément XIII, le 14 Juin, 1761.

[2] Pascendi (Encyclique contre le modernisme 1907), n ° 1.

[3] « Done in Dallas » National Review, le 17 Juin 2002.

[4] « 15 choses à savoir sur la visite du Pape » 22 septembre 2015. Il convient de noter : La Rencontre Mondiale des Familles a fait une levée de fonds avec l'engagement de rembourser la ville de Philadelphie. Mais la question doit être posée : est-ce que ces visites papales qui ne font pratiquement rien pour évangéliser vraiment les Catholiques valent la peine d’investir cette somme colossale ?

[5] « Évêques : le questionnaire du Synode montre que la plupart rejettent l’enseignement sur les contraceptifs », National Catholic Reporter du 24 février 2014.

[6] « Synode des Evêques : l'Europe très majoritairement en faveur des divorcés/ remariés », Vatican Insider, le 8 Février 2014.

[7] « Les Églises Allemandes et Suisses publient leurs résultats du questionnaire du Synode » Association des Prêtres Catholiques (page web), Février 2014.

[8] « Certains diocèses américains rapportent les résultats du questionnaire », National Catholic Reporter, le 11 Mars 2014.

[9] Ibid.

[10] « Un Cardinal choqué »par les réponses aux sondages sur la vie de la famille » Catholic Herald, le 20 mai 2014.

[11] Congar, Une Vie Pour La Vérité p. 220. Cité de « 100 ans de Modernisme », le Père Dominique Bourmad [Kansas City : Angelus 2006], p. 274

[12] Voir Peter Hebblethwaite, « le Pape Jean-Paul II », le Catholicisme moderne d’Adrian Hastings, Le Concile Vatican II et après [London : Oxford University Press, 1991], p. 447.

[13] En 1986, Jean-Paul II, dans son adresse de Noël 1986, a fait l'éloge sans réserve de la rencontre interreligieuse d’Assise comme étant une manifestation dynamique de la Doctrine de Vatican II — une nouvelle voie pour l'avenir : « L'événement d'Assise peut donc être considérée comme une illustration visible, une exégèse des événements dans la catéchèse intelligible à tous de ce qui a été présupposé et signifié par l'engagement à l'œcuménisme et le dialogue interreligieux qui a été recommandé et promu par le Concile Vatican II ». Adresse de Noël du Pape à la Curie romaine, L'Osservatore Romano 5 Janvier , 1987, pp. 6-7.

[14] « François et de l'État de l'Union, » Christopher Ferrara, Fatima Perspectives (Fatima.org), 29 septembre 2015

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