mercredi 20 janvier 2016

Nos valeureux frères Chinois
pris dans leurs catacombes

Le Vatican les laissera-t-il tomber ?



par Christopher A. Ferrara
SOURCE :Fatima Network Perspectives
Le 19 janvier 2016

Plus de cinquante ans après qu’il soit apparu le Concile Vatican II, la politique de l'Ostpolitik du Vatican (« politique de l'Est ») qui invite à dorloter les régimes communistes pour des raisons de supposés gains diplomatiques, continue à dominer la diplomatie du Vatican.

Lors du Concile, l’Ostpolitik se traduisit par le honteux Pacte de Metz, ou Accord Vatican-Moscou, selon lequel, en échange de la présence de deux observateurs orthodoxes russes au cours des débats du Concile (très souhaité par Jean XXIII), le Concile a convenu de se taire en ce qui concerne la persécution communiste de l'Église en Russie soviétique et en Chine ainsi que les horreurs du communisme en général. Le Concile a ainsi délibérément ignoré un des plus grands « signes des temps » que le même Concile prétendait discerner.


L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

Aujourd'hui, l'Ostpolitik du Vatican l’amène à un accommodement servile envers le régime rouge chinois de Pékin, qui continue à persécuter l’Église Catholique dite « clandestine », à savoir le clergé et les laïcs qui rejettent le contrôle de l’État et qui jurent allégeance à Rome. Alors que les Catholiques « clandestins » de la Chine exercent leur culte clandestinement, Pékin exploite ses pseudo-églises qui lui sont avouées sous le nom de l’Association Patriotique des Catholiques Chinois (APCC) qui existent depuis les années 1950. La APCC nomme régulièrement ses nouveaux Évêques, qui sont ses prélats sous le contrôle de l'État donc sans mandat pontifical, encourant par conséquent à la fois pour les Évêques qui consacrent comme pour les nouveaux Évêques consacrés la peine automatique d'excommunication.

Maintenant, il semble qu’une équipe de négociateurs du Vatican a visité Beijing en octobre dans le but de discuter si le Vatican approuvera la nomination des Évêques de Pékin à venir bientôt — et tout ça pendant que la persécution implacable des Évêques clandestins fidèles à Rome se poursuit avec deux d'entre eux qui sont sous arrêt depuis des années. Selon le Secrétaire actuel d'État du Vatican, le Cardinal Pietro Parolin, « les deux parties étaient concentrées sur le problème de la nomination des Évêques ».

Problème ? Quel est le problème ? Un gouvernement laïque, encore moins un gouvernement communiste, n’a absolument aucun pouvoir, droit ou autorité de nommer les Évêques, il n'y a donc pas de « problème » à résoudre. Mais quand un Moderniste utilise le mot « problème » pour décrire certains aspects de la doctrine ou de la discipline Catholique, vous pouvez être certains que la doctrine ou la discipline est sous attaque. Comme Benoît XVI l’a observé déjà : « L'autorité du Pape de nommer les Évêques est donnée à l'Église par Jésus-Christ, Son Fondateur, ce n’est pas la propriété du Pape et le Pape ne peut la donner aux autres."

Est-ce qu’une trahison des Catholiques clandestins en Chine va avoir lieu ? Le Cardinal Joseph Zen, l'Évêque émérite de Hong Kong, croit que oui. La seule voix de la dissidence parmi les Cardinaux, le Cardinal Zen a protesté : « Nos communautés clandestines sont inexistantes aux yeux du gouvernement. Mais le Vatican lui-même ne les prend pas en considération dans les négociations. Est-ce pour répondre à une demande du Parti Chinois ? Est-ce que, pour sauver la situation, ces frères et sœurs doivent être abandonnés ? Mais ils sont des membres sains de l'Église ! »

Par souci de l'Ostpolitik, le Vatican continue de traiter les Catholiques fidèles à l'Église clandestine comme s’ils n’existaient pas. Comme le Cardinal Zen le relate : « Au début de septembre, quelques fidèles de Shanghai qui avaient passé une longue période en prison sont allés en pèlerinage à Rome, accompagnés de leurs parents, pour commémorer le 60e anniversaire du début de la Grande Persécution, le 8 septembre 1955. On leur a dit : « N’attirez pas trop d'attention sur vous, le passé est le passé, nous devons regarder vers l'avenir ! » Ce qui me préoccupe, c’est de voir notre illustre Secrétaire d'Etat encore enivré par le miracle de l’Ostpolitik. En effet, le Cardinal Parolin a récemment fait l'éloge de l'architecte même de l'Ostpolitik, feu le Cardinal Agostino Casaroli.

Compte tenu de leur bavardage sans fin à propos de « la liberté religieuse » pour « tous les croyants », embrassant tout ce qu'on appelle religion et secte à partir des Animistes aux Zoroastriens, il semblerait que toutes ces courbettes à un régime qui réprime brutalement la véritable Église Catholique en Chine est purement et simplement incompatible avec la politique du Vatican. Mais, en fait, il y a une cohérence sous-jacente entre les deux positions apparemment contradictoires : les deux s’opposent à la mission de l'Église Catholique de faire des disciples de toutes les nations.

La première position oppose la mission de l'Église en embrassant l'erreur très condamnée par Léon XIII dans sa célèbre encyclique Libertas : « pour considérer les différentes religions (comme ils les appellent) semblables et leur accorder des droits et des privilèges avec promiscuité dans la société politique, réduisant ainsi l'Église à juste une autre association de « croyants » rendus impuissante devant l'État tout-puissant ». La seconde position fait la même chose en facilitant la persécution de l'Église Catholique en Chine.

Comme le lecteur pourra le constater, la cohérence sous-jacente dans les deux positions est la cohérence du diable dans sa longue guerre contre l'Église. C’est la « désorientation diabolique » qui cause le Vatican à réclamer « la liberté religieuse » pour tous les « croyants » d'une part tout en ignorant soigneusement une privation massive de la liberté de la seule véritable Église qui est présentement clandestine d'autre part. Telle est la maladie ecclésiale qui a éclaté pendant et après le Concile et qui a maintenant atteint son stade le plus aigu avec le Vatican du Pape François — la même maladie dont l’émergence et le parcours ont été prédits dans le Troisième Secret de Fatima.

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