samedi 18 juin 2016

Un Moderniste retourne sa veste

par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Fatima Network Perspectives
Le 16 juin 2016


Le point de vue « Traditionaliste » ou « Fatimiste » du « régime de nouveauté » post-conciliaire dans l'Église Catholique n'a jamais été dans le but de régler des comptes ; ni pour impliquer des personnalités, des rancunes ou d’autres bases afin d’alimenter des polémiques pour faire des polémique. S’il y a quoi que ce soit, c’est que l'approche traditionaliste à la crise actuelle dans l'Église a été essentiellement une présentation élaborée et bien documentée de ce qui est évident : à savoir que la trajectoire dans laquelle l'élément humain de l'Église s’est embarqué au nom de Vatican II s’est toujours dirigée vers le bas, conduisant à des résultats de plus en plus bizarres et effrayants.


L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

Pendant des décennies, l’ensemble des commentateurs Catholiques bien établis ( « mainstream» ), passant du journal et des magazines à l'Internet et à la blogosphère, ont été obstinés à nier l'évidence en défendant les décisions manifestement désastreuses de la part des autorités de l'Église, du Pape jusqu’en bas de l’échelle, et ça n'a rien produit d’autre que ce que l'ancien Cardinal Ratzinger a appelé « un processus de désintégration continue qui s’est poursuivi en grande partie sur la base des attraits au Concile et a donc discrédité le Concile aux yeux de beaucoup de gens ».

Mais tout cela a changé avec l'ascension du Cardinal Bergoglio dans la Chaire de Pierre. Car François, dans toute sa témérité, montre à l'Église — alors que tout le monde applaudit — ce qui se trouve à la fin de la trajectoire de ces cinquante dernières années, c’est la dissolution de la Foi elle-même, si cela était possible. Aujourd'hui, un nombre croissant de Catholiques qui ont déjà appartenu au groupe « normaliste » soulèvent des objections à cette agression démagogique continuelle de ce pontificat sur les « rigoristes», signifiant ces Catholiques qui tiennent fermement à l'enseignement et à la discipline de l'Église, en particulier dans le domaine de la morale sexuelle.

Par exemple, concernant l’« Exhortation Apostolique » Amoris Laetitia, largement écrite en sourdine par un ami maboul du Pape, Mgr Fernandez, auteur du livre « Guéris-moi avec ta bouche : l'art du baiser », nous avons lu le titre suivant sur le site Life Site News : « D’éminents universitaires Catholiques disent que l'Exhortation du Pape présente un danger pour l'Église ».

Jamais au cours des cinquante dernières années — de fait, jamais dans l'histoire de l'Église — nous avons vu une effusion de préoccupations de la part des laïcs sur l’hétérodoxie d'un document papal. Ce développement incroyable est la controverse d’Humanae Vitae mais à l’envers : le Pape quitte l'enseignement constant de l'Église dans le domaine de la morale sexuelle tandis que les laïcs la défendent !

Nulle part ce changement radical chez les commentateurs Catholiques est plus frappant que dans le cas du Dr Jeffrey Mirus, responsable du site résolument grand public CatholicCulture.org et critique constant des Traditionalistes au fil des ans. Dans un sermon récent, François, en faisant allusion au thème du chapitre 8 de Amoris Laetitia, a déclaré : « Jésus sait toujours nous accompagner, Il nous donne l'idéal, Il nous accompagne vers l'idéal, il nous libère des chaînes des lois de « rigidité et nous dit : « Mais faites ce que vous pouvez »

Ce fut la dernière goutte d’eau dans le verre pour Mirus. De toute évidence dégoûté, il a publié un article intitulé : « À dire la vérité : est-ce que la confusion est l’effet principal chez François ? » Nous y lisons :

Il est absolument faux de prétendre que Notre Seigneur nous enseigne qu'il est parfaitement correct de ne pas accepter la vérité ou de ne pas vivre en accord avec elle. Il est aussi nécessaire de souligner avec la plus grande force possible que Jésus n’a jamais référé à « Je Suis la Voie, la Vérité et la Vie » comme étant un idéal .... [Souligné dans le texte original]

Nous avons connu depuis des générations beaucoup de leaders Catholiques qui sont favorables aux modes de pensée qui produisent une telle déformation. L'Ordre religieux masculin qui représente évidemment le plus cette sympathie est la Compagnie de Jésus. Mais c’est toujours triste de voir ce qui est essentiellement une forme d'adaptation au monde et un confort manifesté si clairement dans les tendances d'un homme qui a été fait le Successeur de Pierre.

Même en lui donnant le bénéfice de tout doute, il y a un pattern récurrent ici qui nous oblige à admettre que François partage quelques-unes des malheureuses tendances des nouveaux Pharisiens ...

Quand un laïc dans la position de Dr Mirus se sent contraint publiquement de caractériser le Pape régnant comme l'un des « nouveaux Pharisiens », il est évident que la crise ecclésiale a atteint une nouvelle étape — une étape d'une telle sévérité qu’elle ne peut pas durer beaucoup plus longtemps sans une résolution drastique sans doute imposée d'en haut.

Ce n’est pas le temps de la jubilation. Ça n’a pas dû avoir été facile pour le Dr Mirus d'écrire ce qu’il a écrit . Il doit être loué de l’avoir fait — non seulement pour son propre compte mais parce que son exemple de franchise va en encourager d'autres qui connaissent la vérité de se manifester. Et cela est essentiel maintenant. Comme la hiérarchie reste presque entièrement silencieuse face à ce pontificat désastreux, nous voyons aujourd'hui la même inversion des rôles qui était évidente au moment de l'hérésie arienne au 4ème siècle. Pour citer les lignes célèbres du Cardinal Newman à cet égard :

Le corps de l'épiscopat était infidèle à sa mission tandis que le corps des laïcs était fidèle à son Baptême ; et, en une occasion, le Pape, et à d'autres moments, le Patriarche, le Métropolitain et d'autres grands Sièges, et à d'autres moments les Conciles Généraux, ont dit ce qu'ils n’auraient pas dû avoir dit ou ont fait ce qui obscurcissait et compromettait la vérité révélée ; tandis que, d'autre part, ce sont les Chrétiens qui, sous la Providence, ont été la force ecclésiastique de Athanasius, d’Hilaire, d’Eusèbe de Vercelli, et d'autres grands Confesseurs solitaires qui auraient échoué sans eux.

La justice exige que l'on donne crédit à qui le crédit est dû alors que la charité commande l’enterrement des disputes passées. Ainsi j'exhorte les frères Catholiques à remercier le Dr Mirus pour son témoignage à la vérité sur notre situation.

Notre-Dame de Fatima, priez pour nous !

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