vendredi 3 mars 2017

SOUS TOUTE RÉSERVE

Le Vatican préparerait une messe œcuménique
dans le plus grand secret
avec une consécration silencieuse





Source : Marco Tosatti, vaticaniste journaliste à La Stampa ...

Lu chez : Diakonos






Il ne s'agit encore que de rumeurs et il faut donc prendre ces informations avec un grain de sel, voire même deux ou trois. Mais le fait qu'elles circulent est déjà un signal et les antennes de ceux qui m'en ont parlé sont en général fiables.

Nous écrirons donc tout ceci au conditionnel. Une commission mixte composée de Luthériens et d'anglicans liés par le secret travaillerait actuellement pour mettre au point une forme de messe à laquelle pourraient participer les fidèles des trois confessions chrétiennes. Il n'est pas question des orthodoxes. Il ne semble pas qu'il y ait de documents écrits et tout cela n'en serait qu'au niveau de conversations.

L'hypothèse prévoirait une première partie de la liturgie de la parole qui ne pose pas de problème; après la reconnaissance des péchés, la demande de pardon à Dieu et la récitation du Gloria, on poursuivrait par les lectures et l'Évangile.

La commission plancherait actuellement sur la problématique du Credo. Les Églises Protestantes, même si elles reconnaissent le Symbole de Nicée-Constantinople, récitent de préférence le Symbole des apôtres. L'Église Catholique les alterne. Au fond, même ce point ne devrait pas constituer un problème majeur.

Tout comme la présentation des dons qui, même si elle devra être étudiée avec attention, ne semble pas présenter d'obstacles majeurs au projet.

Le nœud central concerne l'eucharistie. La vision Catholique de l'eucharistie diverge profondément de la vision Luthérienne et de celles des autres confessions Protestantes. Et il va de soi qu'à ce moment aussi fondamental au cours lequel, pour les Catholiques, se déroule la transsubstantiation (mais pas pour les Protestants), la liturgie ne peut pas être différente pour les différents célébrants.

Comment célébrer une liturgie commune alors que la définition alors que les définitions de ce qui s'y passe réellement à son point culminant divergent?

Une des possibilités envisagées serait le silence. C'est-à-dire qu'après le Sanctus, au moment où le célébrant prononce les paroles: « Toi qui es vraiment saint, toi qui es la source de toute sainteté, Seigneur, nous te prions » les célébrants se tairaient et chacun répèterait mentalement « sa » formule.

La parole reviendrait dans les assemblées avec la récitation du Notre Père. La façon dont devraient se former les files pour recevoir l'eucharistie n'est pas encore très claire.

Voilà ce que nous avons entendu et dont nous vous informons. Une confirmation partielle du fait que ces travaux sont en cours se trouve dans cet article de Luisella Scrosati dans La Bussola Quotidiana évoque un tour de passe-passe trouvé par le Conseil pour la Promotion de l'Unité des Chrétiens, à l'époque présidé par le Cardinal Kasper, qui consisterait à recourir à l'Anaphore d'Addai et Mari qui est une prière de l'Église Assyrienne d'Orient, plus connue comme Église Nestorienne (Une Église orthodoxe des deux conciles).

VOIR : Le travail de sape pour une messe « œcuménique »

Cette prière ne contient pas les paroles de la consécration sinon, comme l'affirme le document datant 2001, « non pas sous la forme d'une narration cohérente et ad litteram, mais de manière eucologique et disséminée, c'est-à-dire qu'elles sont intégrées aux prières d'action de grâce, de louange et d'intercession qui suivent. »

VOIR : Orientations pour l'admission à l'Eucharistie entre l'Église chaldéenne et l'Église assyrienne d'Orient

Autrement dit, elle ne contient pas de façon explicite les mots 'ceci est mon corps... ceci est la coupe de mon sang' mais ceux-ci sont 'dispersés' dans les prières qui composent l'anaphore. Une véritable aubaine pour pouvoir justifier la création d'une nouvelle prière eucharistique sans les paroles de la consécration susceptibles de heurter les frères Protestants.

Cette liturgie était uniquement réservée à l'Église chaldéenne et à l'Église assyrienne en cas de problèmes pastoraux [dus à la coexistence de ces deux communautés dans la diaspora au Kurdistan, le document mentionne explicitement qu'elles partagent la même foi eucharistique sur la présence réelle, NdT].

Mais naturellement, un détail aussi insignifiant n'aura aucun poids dans la fièvre œcuménique actuelle. De minimis non curat praetor.

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