mardi 4 avril 2017

François : le cauchemar de Bellarmin





par Christopher A. Ferrara
SOURCE : The Remnant
Le 3 avril 2017

Après quatre années de tumulte Bergoglien, c’est indéniable que nous sommes témoins d'un Pape qui est opposé à la saine Doctrine et dont l’enseignement, si l'on peut l'appeler ainsi, est généralement peu fiable sinon vraiment contraire à la Foi. Les fidèles font face à une inquiétude croissante et à du dégoût quand le Pape Bergoglio commet une erreur presqu’à chaque fois qu'il ouvre la bouche pour parler, méritant pour son mépris cavalier de l'orthodoxie et des disciplines traditionnelles d'origine Apostolique les applaudissements du monde.

L'Église est secouée par l'impact terrible de ses documents officiels écrits par ses écrivains fantômes. Evangelii Gaudium, Laudato si et Amoris Laetitia sont truffés de fausses déclarations des faits, de citations trompeuses, d'opinions douteuses sur des questions bien au-delà de la compétence du Pape...


L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

... de propositions théologiques fallacieuses et d'écarts flagrants à l'enseignement d’auparavant sur la Foi et la morale — toujours entremêlés, cependant, avec des miettes d'orthodoxie qui permettent une défense sophistique de continuité avec le Magistère.

En bref, le Pape Bergoglio est littéralement une source d'erreurs dont l’immense production d’hétérodoxie et les non-sens purs et simples rempliraient un livre comme le montre ce catalogue en ligne des Bergoglianismes tenus par des prêtres anonymes diocésains et constamment mis à jour pour refléter les dernières additions du canon de la folie Bergoglienne.

Le Catholique confus peut se demander : Comment un tel Pape est-il possible? Que dire de la promesse du Seigneur concernant l'indéfectibilité de l'Église ? La réponse à ces questions est claire pour tout Catholique qui comprend la nature du ministère Pétrinien et sa relation avec l'indéfectibilité ecclésiastique. En fait, la réponse a été fournie à l'Église, assez providentiellement, par Benoît XVI au début de son pontificat mystérieusement terminé :

« Le pouvoir que le Christ a conféré à Pierre et ses Successeurs est, dans un sens absolu, une mission de servir. Le pouvoir d'enseigner dans l'Église implique un engagement au service de l'obéissance à la Foi. Le Pape n'est pas un monarque absolu dont les pensées et les désirs sont loi. Au contraire : le ministère du Pape est une garantie de l'obéissance au Christ et à sa Parole. Il ne doit pas proclamer ses propres idées mais plutôt se lier sans cesse, lui et l'Église, à l'obéissance à la Parole de Dieu, face à toute tentative de l'adapter ou de la diluer, et à toute forme d'opportunisme ».

Le Pape est un serviteur. Mais il n'est pas un serviteur du « Peuple de Dieu » au sens démagogique Bergoglien qui est simplement un déguisement pour l'abus de pouvoir par celui qui n’est pas serviteur du tout, mais qui plutôt se comporte précisément comme « un monarque absolu dont les pensées et les désirs sont loi ». Le Pape, au contraire, est un serviteur de la Vérité qui lui a été transmise pour la sauvegarde et la transmission intacte à ses Successeurs en tant que Dépôt de la Foi. Le ministère Pétrinien est donc juste essentiellement conservateur et non pas créatif. Comme le Premier Concile du Vatican l’a remarquablement décrété dans le processus même de la définition des limites strictes de l'infaillibilité papale :

« Car l'Esprit Saint a été promis aux Successeurs de Pierre non pas qu’ils puissent, par sa Révélation, faire connaître une nouvelle Doctrine, mais que, par son assistance, ils puissent garder saintement et expliquer fidèlement la Révélation ou le Dépôt de la Foi transmis par les Apôtres.

Autrement dit, la fonction conservatrice de la papauté en est une de garde. Le Pape a la garde du Dépôt de la Foi et son premier devoir est de garder ce Dépôt contre « toute tentative de l'adapter ou de le diluer, et de toute forme d'opportunisme ». Ainsi, même Jean-Paul II, dont l'enseignement traditionnel sur le mariage et la famille lequel enseignement Bergoglio cherche à renverser sans cesse, a déclaré dans son nouveau Catéchisme qui promulgue que « Garder le Dépôt de la Foi est la mission que le Seigneur a confié à son Église et c’est ce qu’elle accomplit dans tous les âges ».

Qu'en est-il donc du Pape Bergoglio, qui a peu ou clairement aucun intérêt à se borner à garder le Fidei Depositum ? Bien au contraire, en parlant de son Synode bidon sur la Famille, qui n'était rien de plus qu'un véhicule pour aboutir à la catastrophe préconçue qu’est Amoris Laetitia (AL), Bergoglio a rejeté explicitement le concept du Pape comme gardien fidèle de la Tradition déclarant que le Synode était « une expression ecclésiale » de « l'Église qui se questionne à l'égard de sa fidélité au Dépôt de la Foi, qui ne représente pas pour l'Église un musée à aller voir, ni non plus juste quelque chose à sauvegarder, mais qui est une source vivante à partir de laquelle boit l'Église pour étancher sa soif et éclairer le dépôt de la vie [souligné dans l'original] ».

En introduisant l'idée d'une « Église qui se questionne à l'égard de sa fidélité au Dépôt de la Foi » — comme si l'Église en tant qu'Église ne pourrait jamais être infidèle au Fidei Depositum — en opposant avec un sophisme le Dépôt de la Foi à la simple rhétorique du « dépôt de la vie », Bergoglio soumet audacieusement l'ensemble de la Doctrine Catholique et des disciplines connexes à ses questions qui sont simplement les réflexions de sa propre mentalité libérale Jésuite. Et par « source vive à laquelle l'Église boit », Bergoglio signifie, bien sûr, ses propres idées qu’il a promues sans relâche à partir du moment de son élection. La fraude synodale ne constituait que les moyens par lesquels ses idées étaient attribuées à ce qu'il s’attendait risiblement que les fidèles allaient croire à savoir « un espace pour l'action du Saint-Esprit » dans lequel les Évêques pourraient « investir leur courage apostolique » signifiant « le courage de vivre sa vie et de ne pas faire un musée de souvenirs de notre vie Chrétienne ». Encore une fois ici, c’est la mise en opposition par un sophisme de la Doctrine versus la « vie ».

Quand les Évêques n'ont pas réussi à « y investir du courage apostolique » cependant, mais qu’ils ont insisté sur la défense du « musée des souvenirs de notre vie Chrétienne » en rejetant sa tentative d’imposer dans leurs gorges la Sainte Communion pour les adultères publics, Bergoglio a simplement promulgué de toute façon ses propres idées par l'intermédiaire d’Amoris Laetitia, tout en continuant de prétendre que ses nouveautés errantes en théologie morale étaient l'inspiration du Saint-Esprit oeuvrant par le biais des Pères du Synode. Comme si quelqu'un pouvait sérieusement croire un tel mensonge flagrant.

Le Pape Bergoglio, alors, est le Pape qui refuse tout simplement « de se lier, lui et l'Église, à l'obéissance à la Parole de Dieu, face à toute tentative de l'adapter ou de la diluer, et à toute forme d'opportunisme ». Mais puisque le Pape, pas moins que tout autre homme, possède le libre arbitre, un tel refus est possible. Le charisme de l'infaillibilité papale est limitée à l'immunité de l'erreur lorsque le Pape enseigne ce que l'Église a constamment enseigné ou qu’elle définit formellement une question de Foi et de morale qui lui a déjà été transmise dans le Dépôt de la Foi comme transmise par le Magistère ordinaire. Mais même quand il définit infailliblement un Dogme, un Pape ne fait rien de plus ou ni de moins que de « garder saintement et d’expliquer fidèlement la Révélation ou le Dépôt de la Foi transmis par les Apôtres ».

Le Saint-Esprit ne forcera pas, cependant, un Pape à ce qu’il effectue sa propre fonction conservatrice s’il refuse de le faire. Du fait du refus du Pape Bergoglio de se conformer lui-même à la fonction propre du bureau Pétrinien fasse de lui un hérétique formel n'est pas une question que nous avons la compétence ou les connaissances nécessaires à décider, car seul Dieu peut connaître l'état subjectif de l'âme qui détermine la différence entre l'hérésie matérielle et formelle et il n'y a pas de forum où un fidèle peut contraindre un Pape rétif à révéler ses intentions subjectives.

Au moins cela est cependant certain : si le Pape insiste sur la promotion des nouveautés de sa propre pensée, nous ne pouvons pas avoir aucune assurance que son enseignement est fiable. Bien au contraire, il se peut bien que pratiquement tout ce qu'il dit et fait selon ses propres lumières soit faux. Un tel pape est Jorge Mario Bergoglio.

Alors qu'en est-il de l'indéfectibilité de l'Église ? Est-ce que Notre Seigneur n'a pas déclaré de par son autorité divine : « Tu es Pierre (Kepha) et, sur cette pierre (Kepha), Je bâtirai Mon Église, et les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre Elle » (Matthieu 16 :18) ? Est-ce que la fonction de Pape n'est pas la fondation de l'Église indéfectible ? Oui, bien sûr, ça l’est, mais cette fondation repose à son tour sur le Christ Lui-Même et, pour rappeler les paroles du Pape Benoît XVI : « L'obéissance au Christ et à sa Parole. »

Encore une fois, on en revient à la question du libre arbitre du Pape qui respecte l'obéissance au Christ et à Sa Parole. Le Magistère lui-même n’a jamais déclaré que le Pape est incapable d’une telle désobéissance. Il y a au plus une pieuse présomption qu’un Pape ne deviendrait jamais un ennemi de l'orthodoxie. Mais ce n’est pas moins que Saint Robert Bellarmin, un Docteur de l'Église, qui a écrit d’un façon bien factuelle sur le droit de résister à un Pape qui « envahirait les âmes ... et, plus encore, s’il tâchait de détruire l'Église ». [Controverse sur le Pontife romain, trans. Ryan Grant (Médiatrice Press : 2015), Livre II, chapitre 29, p. 303].

Qu’un Pape particulier agisse constamment d'une manière contraire à son rôle fondamental de conservateur et de défenseur de l'orthodoxie ne signifie pas que la papauté en tant que telle a échoué dans cette fonction, contrairement aux promesses du Christ. Cela signifie qu’un Pape particulier a fait défection de son devoir alors même que le Saint-Esprit l'empêchera de définir formellement une erreur théologique et de l’imposer à l'Église. Et c’est soit la définition dogmatique formelle d’une doctrine toujours tenue par l'Église, par le biais du Magistère extraordinaire, ou la répétition de cette doctrine, sans une définition dogmatique, par le biais du Magistère ordinaire, qui comprend l'objet limité de l'infaillibilité papale . (Je ne traite pas de l'opinion théologique commune à savoir que l'objet de l'infaillibilité comprend les mandats universels disciplinaires par rapport à de simples permissions).

Lorsque le Pape n’agit pas dans le cadre de cette portée limitée, aucun enseignement du Magistère ne nie que tout ce qui peut aller mal ira mal dans un Pontificat donné. Littéralement, tout ce qui peut aller mal avec un Pontificat a mal tourné tout d’un coup avec le Pape Bergoglio. Son pontificat est juste ainsi une démonstration historique de toutes les façons par lesquelles il est possible pour un Pape d’échouer dans son devoir de « confirmer les frères ». Sa gouvernance de l'Église représente ce qui sera l'intensification ultime de la poursuite des nouveautés qui marquent plus ou moins tous les pontificats post-Vatican II. Contrairement à ses prédécesseurs immédiats, son programme en est un de pures nouveautés, le tout opérant en dehors du charisme de l'infaillibilité.

Comme Sandro Magister l’a bien dit : « Avec François, l'Église est devenue un chantier de construction ouvert. Tout est en mouvement. Tout est fluide. Il n'y a plus dogme qui ne tienne. On peut tout réexaminer et agir en conséquence ». Nous sommes témoins de la réalité que Bellarmin a considéré en théorie : un Pape qui « essaie de détruire l'Église ». Il ne nous appartient pas de savoir jusqu’où Dieu permettra à Bergoglio de procéder à sa folie arrogante qui sera, cependant, inévitablement démontée. Pour notre part, la résistance est le remède, chacun de nous selon son statut.

Là encore, il pourrait nous incomber d'examiner les résultats d'une conférence universitaire sans précédent à Paris [ tenue le 30 mars 2017 ], évidemment appelée à répondre à cette papauté sans précédent : « La déposition du pape d’un Pape : Lieux théologiques, Modèles canoniques, Enjeux constitutionnels ». Aussi ce qui est digne de considération à cet égard est l'avis du célèbre Canoniste Ed Peters, qui écrit (dans le même sens que Bellarmin) que « selon les Canonistes modernes de Wernz à Wrenn, la possibilité est éloignée qu’un Pape puisse tomber de fait dans l'hérésie et que tout autant qu’il peut être difficile de déterminer le Pape a ainsi tombé, une telle catastrophe, Deus vetet [que Dieu nous en garde], entraînerait la perte de la fonction papale ».

Ici, cependant, nous ne pouvons qu'attendre et regarder l'histoire qui se déroule.

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