mardi 25 juillet 2017

Le Cardinal Christoph Schönborn

Le sophiste en chef




par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Fatima Network Perspectives
Le 25 juillet 2017

Le sophisme est l'utilisation d’un raisonnement ou d'une argumentation subtilement trompeuse pour induire en erreur l'auditeur. Peut-être que le terme « sophisme » est une description trop généreuse de la défense empruntée par le Cardinal Christoph Schönborn concernant l'idée introduite dans l'Église par le chapitre 8 de Amoris Laetitia (AL) à savoir que les personnes vivant dans un « deuxième mariage » condamné par Notre Seigneur Lui-Même comme de l'adultère peuvent recevoir l'Absolution et la Sainte Communion en continuant à vivre comme s’ils étaient mariés et se livrer à l'acte conjugal. Les arguments de Schönborn ne sont pas particulièrement subtils et pourraient même être réfutés par tout enfant bien catéchisé. Mais laissons-lui le bénéfice du doute et disons qu’il est un sophiste contrairement à quelqu'un qui énonce tout simplement des arguments manifestement ridicules.

L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

Au cours du même discours dans l'ouest de l'Irlande où il révélait qu’il avait (risiblement) rassuré le Pape François que Amoris Laetitia est parfaitement orthodoxe une fois le document déjà publié, Schönborn a proposé un sophisme après l'autre à la la défense de la Sainte Communion pour les adultères publics habituels ou persistants.

Tout en maintenant que Amoris Laetitia confirme l'enseignement infaillible de l'Église sur l’indissolubilité du mariage, Schönborn a fait valoir que de « donner cette réponse n'est pas une réponse à toutes les situations et à tous les cas individuels que nous avons à traiter dans la vie quotidienne ».

Non-sens. Notre Seigneur Lui-même a donné la « réponse à toutes les situations individuelles et à tous les cas » impliquant un divorce et un prétendu « remariage » —ils constituent tous un adultère : « Si un homme renvoie sa femme et en épouse une autre, il commet un adultère envers la première ; de même, si une femme renvoie son mari et épouse un autre homme, elle commet un adultère ». (Marc 10 : 11-12) L’adultère est un mal intrinsèque, toujours et partout un mal. Il n'y a pas de « situations individuelles et de cas » dans lesquels l’adultère peut être traité comme si ce n’était pas de l’adultère à des fins d'admission aux Sacrements.

« Beaucoup plus difficile est le discernement » a poursuivi Schönborn : « Parce que vous devez regarder de près, oui, à la lumière des principes, mais aussi à la réalité, où les gens se tiennent, quel est le drame sur la façon dont ils en sont venus à une séparation, à une nouvelle union, et ainsi de suite ».

Non-sens. Il n'y a pas d’écart entre la loi morale établie par Dieu et la « réalité » ou encore « où les gens se tiennent ». Le précepte moral est la réalité— une réalité inscrite dans la nature humaine elle-même comme un précepte de la loi naturelle qui lie tous les hommes, peu importe où ils prétendent « se tenir » ou quel « drame » ils récitent. Schönborn propose ici rien d’autre que le mal de l'éthique de la situation qui détruirait tout l'édifice moral de l'Église en réduisant la morale à un simple ensemble de « règles générales » qui peuvent s'appliquer ou non dans une situation donnée.

C'est exactement ce que prétend faire Amoris Laetitia :

«Le discernement pastoral, tout en tenant compte de la conscience correctement formée des personnes, doit prendre en charge ces situations. Les conséquences des actes accomplis ne sont pas non plus nécessairement les mêmes dans tous les cas » (AL 302)

« Certes, les normes générales présentent un bien qu’on ne doit jamais ignorer ni négliger, mais dans leur formulation, elles ne peuvent pas embrasser dans l’absolu toutes les situations particulières » (AL 304).

Faut-il que soit démontré que l'apparition de telles déclarations dans un document papal est une catastrophe — en effet, c’est une étape dans la « bataille finale » sur le mariage et la famille dont Soeur Lucie a averti le Cardinal Caffara ?

« La théologie morale se tient sur deux pieds » dit Schönborn. « Les principes, puis les mesures prudentielles pour les appliquer à la réalité .... La question du discernement est la question clé pour le bon maniement de la relation entre les principes et l'application concrète ».

Non-sens. Les préceptes négatifs de la loi naturelle, y compris « Tu ne commettras point d'adultère » — qui est celui auquel Schönborn s'adresse ici — s’appliquent de la même manière à toutes les personnes quelle que soit leur situation. Il n'y a pas des « mesures prudentielles à appliquer à la réalité », ni aucun problème d’« application concrète » de la loi naturelle et divine interdisant l'adultère. Les personnes engagées dans les relations adultères sont obligées de cesser ces relations si elles le souhaitent être admises aux Sacrements, tout comme pour les Mafiosi que le Pape François menace d'excommunier et qui doivent cesser leurs vies de crime contre la loi naturelle.

« Le bonum possibile [ bien possible, parfois bien commun ] dans la théologie morale est un concept important qui a été si souvent négligé. Quel est le bien possible qu’une personne ou un couple peut atteindre dans des circonstances difficiles ? »

Le pire non-sens de tout puisque ça réduit les préceptes moraux qui sont sans exception et ayant un caractère obligatoire à de simples lignes directrices ou des repères vers lesquels les gens ont seulement besoin de faire de leur mieux dans les circonstances, ou ce qu'ils considèrent comme « possible » pour eux-mêmes. Le Sixième Commandement devient « Tu feras de ton mieux pour ne pas commettre d'adultère ».

Ce sophiste est la voix morale de l'actuel pontificat. Si cette situation n’est pas apocalyptique, alors les mots ont perdu de leur sens. Nous ne pouvons qu’attendre, avec crainte et tremblement, la résolution dramatique par Dieu d’une crise que l'Église n’avait jamais vue auparavant dans laquelle même les fondements de la loi morale sont maintenant attaqués aux sommets mêmes de l'Église.

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