vendredi 25 août 2017

Le Cardinal Burke
« Le Pape n'est pas une idole »
La correction formelle vient-elle bientôt ?

Partie 3 — Conclusion



Enlevant ici l'étole papale avant de parler.
François essaie-t-il de nous dire quelque chose ?




par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Fatima Network Perspectives
Le 25 août 2017

Dans mes deux chroniques précédentes [ ici et ici ] , j'ai discuté de la distinction faite par le Cardinal Raymond Burke, enracinée dans la pensée des canonistes médiévaux, entre la personne du Pape et la fonction papale du Vicaire du Christ, exercée comme telle. Alors que le Pape en tant que personne humaine peut avoir des opinions erronées et peut même être si audacieux pour exprimer ces opinions au monde, comme l'a fait le Pape Jean XXII concernant la vision béatifique au 14ème siècle et comme François le fait aujourd'hui, une opinion erronée ne peut pas appartenir au Magistère authentique, qui est la fonction d'enseignement de la Sainte Église Catholique, et non pas le magistère d'un Pape en particulier qui est libre de s'écarter du magistère personnel des autres Papes dans des déclarations ordinaires et des documents courts de définitions infaillibles du dogme.

L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont Le Remnant Newspaper.

En d'autres termes, il n'existe pas de « magistère ordinaire faillible ». Ce que l'Église a toujours enseigné par son « Magistère ordinaire » n'est pas moins infaillible que les définitions dogmatiques du « Magistère extraordinaire » qui, après tout, ne sont que l'aboutissement de l'enseignement constant et infaillible du Magistère ordinaire au cours des siècles (par exemple, le Dogme de l'Assomption ne fait que proclamer ce que l'Église avait toujours cru depuis l'époque des Apôtres).

Ainsi, lorsque le paragraphe 25 du document Lumen Gentium (LG) de Vatican II parle de la « soumission religieuse de l'esprit et de la volonté ... au Magistère authentique du Pontife Romain, même quand il ne parle pas ex Cathedra », il ne se réfère pas à chaque énoncé par un Pape, mais plutôt aux exercices de la fonction d'enseignement du Vicaire du Christ par lequel il a clairement l'intention de lier l'Église entière. Ni non plus qu’il est évident que tout document papal particulier dans le cours normal appartienne au « Magistère authentique » pour la seule raison qu'un Pape l’a publié. Comme même Lumen Gentium l’indique clairement, si un document donné appartient au Magistère ordinaire contraignant et authentique dépend de l'examen du « caractère des documents » ainsi que de « la manière de parler » du Pape.

À la fois la manière de parler décousue, ambiguë, à caractère discursif et distinctement chargé d’opinions dans même ses principaux documents (Evangelii Gaudium, Laudato Si François et Amoris Laetitia) ne représentent aucune intention claire d’imposer la croyance en une particulière « nouvelle » Doctrine de l'Église. De plus, même si une telle intention a été exprimée, ce serait nul et sans effet car Vatican I a (infailliblement) déclaré en rejetant l'idée qu'un Pape puisse annoncer de nouvelles doctrines :

« Car l'Esprit Saint a été promis aux successeurs de Pierre non pas pour qu'ils puissent, par Sa révélation, faire connaître une nouvelle doctrine, mais que, par Son assistance, ils puissent religieusement garder et exposer fidèlement la Révélation ou le Dépôt de Foi transmis par les Apôtres ».

C'est précisément le point du Cardinal Burke. Et c’est aussi le point sur lequel le Père Gruner a insisté dans les nombreuses conversations que j'ai eues avec lui sur les nouveautés de l'époque post-conciliaire : une nouvelle doctrine ne fait pas partie du « Magistère authentique » (LG) parce que l'Église ne l’a jamais enseignée et si l'Église n’a jamais enseigné une doctrine nouvelle, ça ne peut pas être une véritable doctrine. Et si ce n'est pas une vraie doctrine, ce ne peut être que la simple opinion du Pape qui l'a prononcée, en parlant à titre personnel.

Ici, il me semble très révélateur que le Pape François semble opposé au port de l'étole pontificale, un symbole de l'autorité du Pontife Romain, et qu'il porte la même croix pectorale qu'il portait comme Archevêque de Buenos Aires plutôt que la croix en or du Pontife Romain. Comme le magazine America l’a observé lors de la première apparition de François sur le balcon de Saint-Pierre :

« Que François ait choisi de ne pas porter l’étole papale brodée d'or ... est passé inaperçu pour la plupart, mais à ceux qui ont compris la langage des vêtements ecclésiastiques, ce fut un cri. De plus, au lieu de la croix pectorale en or, François sortit en portant la croix d'argent qu'il avait portée en tant qu'Évêque de Buenos Aires. Il a enfilé l’étole pour la bénédiction papale, puis l'a rapidement retirée » .

Le plus curieux. Pourquoi retirer rapidement l'étole après l'avoir enfilée pour donner une bénédiction papale ? S'il s'agissait simplement d'une sorte d'aversion orgueilleuse envers le « raffinement », pourquoi la porter même pour administrer la bénédiction ? Qu'est-ce que François essayait de nous dire avec ce geste brutal de l’enlever ? Ou était-ce le Saint-Esprit qui l'a poussé à retirer le symbole du Vicaire du Christ avant de dire des choses inappropriées à la fonction ?

Cela dit, le fait que le Pape François a provoqué une confusion et une division désastreuses en essayant d'insérer dans la vie de l'Église ce qui équivaut à sa théologie personnelle, pratiquée comme Archevêque de Buenos Aires, à travers des déclarations ambiguës et des clins d'oeil à ceux qui font ce qu'il aimerait voir. Ainsi, si François a agi ou non en tant que Vicaire du Christ, ses opinions erronées doivent être corrigées parce qu'elles causent de graves dommages à l'Église.

Dans la deuxième partie de son entretien avec le Wanderer, le Cardinal Burke indique en effet que, malgré une distinction entre la personne et la fonction du Pape, il émettra la correction formelle promise sur les erreurs de Amoris Laetitia :

QUESTION : En mettant de côté la question du timing, je vous prie d’expliquer comment le processus d'exécution d'une « correction formelle » se déroulerait si une réponse aux cinq dubia ne venait pas ? Comment une correction formelle est-elle officiellement soumise, à qui est-elle adressée dans la structure hiérarchique de l'Église, etc. ?

RÉPONSE : […] Il me semble que l'essence de la correction est assez simple. D'une part, on énonce l'enseignement clair de l'Église ; d'autre part, ce qui est actuellement enseigné par le Pontife Romain est indiqué. S'il y a contradiction, le Pontife Romain est appelé à se conformer dans son enseignement en obéissance au Christ et au Magistère de l'Église ».

« La question est posée : « Comment cela se fera-t-il ? » Cela se fait très simplement par une déclaration formelle à laquelle le Saint-Père serait obligé de répondre. Les Cardinaux Brandmüller, Caffarra, Meisner et moi avons utilisé une ancienne institution [ ou instrument ] dans l'Église pour proposer les dubia au Pape ».

« ... Le Pape François a choisi de ne pas répondre aux cinq dubia, il faut maintenant simplement dire ce que l'Église enseigne au sujet du mariage, de la famille, des actes intrinsèquement mauvais, etc. Ce sont les points qui ne sont pas clairs dans les enseignements actuels du Pontife Romain ; par conséquent, cette situation doit être corrigée. La correction se dirigerait alors principalement vers ces points doctrinaux ».

« ... Le Pape est le principe de l'unité des Évêques et de tous les fidèles. Cependant, l'Église est déchirée en ce moment par la confusion et la division. Le Saint-Père doit être appelé à exercer sa fonction pour mettre un terme à cela».

« Alors, la prochaine étape serait une déclaration officielle indiquant les enseignements clairs de l'Église tels qu'ils sont énoncés dans les dubia. En outre, il y serait indiqué que ces vérités de la Foi ne sont pas clairement définies par le Pontife Romain... ».

De toute évidence, le Cardinal sait qu'il a un devoir envers l'Église et les âmes de faire la correction publique promise. Espérons et prions pour qu'il fasse son devoir de faire face à une situation qu’il a lui-même si justement liée à l'échec de consacrer la Russie au Cœur Immaculé de Marie.



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