dimanche 24 septembre 2017

Sans recours contre l'injustice ecclésiale

Le Professeur Seifert s’en remet à des procédures légales




Rédigé par : Dr Maike Hickson

SOURCE : One Peter Five
Le 23 septembre 2017



Le récent licenciement du Professeur Josef Seifert — éminent philosophe Catholique qui a été puni par son Ordinaire, l'Archevêque Francisco Javier Martínez Fernández de Grenade, en Espagne, pour avoir publié des questions polies à propos d'Amoris Laetitia — a provoqué un émoi international et juste d'indignation. Parmi la liste croissante des commentateurs publics sur cet incident figurent : Mgr Athanasius Schneider ; le Professeur Claudio Pierantoni ; le Dr. John Haas et le Professeur Paolo Pasqualucci. La situation a également trouvé son chemin dans un article de Ross Douthat dans le New York Times. En outre, aujourd'hui, nous avons publié un nouveau commentaire écrit par le Père Brian Harrison des États-Unis, qui a toujours montré du courage et un témoignage Catholique en ces temps de confusion. Cette forte réaction collective souligne la gravité de l'injustice manifestée au très honorable Professeur Seifert ainsi que le danger d'une attaque directe contre la liberté académique légitime.

Hier, le 22 septembre, le Professeur Seifert a pris des mesures pour se défendre légalement contre l'injustice épiscopale pour l’avoir retirer de sa Chaire de Président du Dietrich von Hildebrand à l'Académie Internationale de Philosophie de Grenade. Il a déposé une action en droit civil contre l'Archidiocèse de Grenade et l'Institut de Philosophie Edith Stein se basant sur l'argument selon lequel son licenciement était injustifié et violait deux de ses droits fondamentaux humains et constitutionnels. Cette étape légale vient après que le Professeur Seifert a essayé à plusieurs reprises de trouver une solution pacifique extrajudiciaire, pourtant pleine d’honnêteté et de justice, avec l'Archevêque. Cependant, il a déposé une«i> remonstratio canonique immédiatement en raison de la très courte période dans laquelle il était autorisé à loger une telle plainte. ( C'est quelque chose à garder à l'esprit par quiconque est puni par ses supérieurs ecclésiastiques : le Droit Canon ne donne souvent qu'un certain temps, parfois seulement dix jours, pour que les fidèles déposent une plainte ecclésiastique ! ) Important aussi dans ce contexte, c'est que l'Archevêque Martínez n'a jamais rencontré personnellement le Professeur Seifert ou ne lui a donné la chance de se défendre avant de le punir, et il est même allé jusqu'à publier une annonce publique de la retraite forcée de Seifert en réponse à son dernier article, sans d'abord lui envoyer une lettre personnelle formelle à Seifert lui-même.

Ainsi, même pour un observateur extérieur, il est évident qu'il y a eu beaucoup d'anomalies dans la conduite épiscopale de l'Archevêque Martínez. Une conduite qui semble contourner les procédures et les coutumes habituelles — pour ne pas parler d'humanisme et de charité — qui sont conçues pour empêcher de telles actions arbitraires. Comme nos lecteurs le verront dans le commentaire ci-joint rédigé par le Père Brian Harrison, O.S., un théologien bien connu, nous traitons ici aussi du danger qu'une sorte de règle arbitraire remplace tendancieusement la raison et la justice.

L'une des parties les plus graves de ce licenciement du Professeur Seifert — à côté du dommage matériel et du fait que la carrière Professionnelle de Seifert a été gravement endommagée — est que l'Archevêque Martínez a publié, dans sa déclaration officielle, des accusations graves contre le Professeur Seifert en tant que Catholique. C'est-à-dire qu'il a prétendu que le Professeur Seifert — avec sa tentative de défendre l'enseignement Catholique traditionnel sur le mariage et la famille et à poser une question sérieuse à propos d'une déclaration dans Amoris Laetitia au Pape — avait « répandu la méfiance envers la papauté », avait « nui à la communauté ecclésiale », et aussi « avait causé une confusion dans la foi chez les fidèles ». De telles accusations pourraient conduire, dans d'autres conditions historiques, à une excommunication, comme Saint Athanase en a souffert à plusieurs reprises pour défendre la vraie Divinité du Christ contre les déclarations semi-Ariennes du Pape Libère qui remettaient en question ce dogme central de la foi. C'est pour ces raisons que le Professeur Seifert devait agir rapidement et immédiatement et déposer une « remonstratio » auprès du tribunal de l'Église concernant les injustices qui lui ont été faites dans cette affaire.

Cependant, il n'a déposé aucune plainte civile en justice sans faire tous les efforts imaginables pour parvenir à une solution pacifique et à une réconciliation. Étant conscient des dommages infligés à l'Archidiocèse, à l'Institut de Philosophie Edith Stein (IPES), qui est l'employeur de Seifert, et à l'Archevêque Martínez duquel il est près et qu’il admire sous plusieurs aspects, Seifert à tenté de tendre les bras à l’Archevêque pour une solution pacifique du conflit. Malgré le traitement sévère qu'il a déjà reçu, l'acceptation de ses propositions l'aurait amené à rappeler l'ecclésiastique et à s'abstenir des procédures civiles et judiciaires.

Personnellement, je peux témoigner de la tentative de Josef Seifert de rechercher une réconciliation charitable, car il a ouvertement ( mais confidentiellement ) partagé avec moi ses différentes étapes et ses propositions écrites. Lors de sa dernière tentative — après que l'Archevêque eut refusé sa première proposition écrite et orale — Seifert est allé jusqu'à abandonner toute demande de restitution matérielle et professionnelle et n'a demandé qu'une rétraction publique sur les graves accusations portées contre lui en tant que Catholique. Il a offert de retirer les deux démarches (civile et ecclésiastique), afin d'éviter les grands dommages économiques et moraux qui s’ensuivraient de perdre dans les deux démarches ( Seifert a été informé par les deux avocats qu'il pourrait facilement les gagner ) et que cette perte causerait à la personne sacrée de l'Archevêque, à qui il devait beaucoup, à l'IPES, au Diocèse de Grenade et à la Sainte Église, dans les conditions suivantes :

Il a demandé à Don Francisco Javier Martínez d'émettre un texte qui confirmerait que son article (“Droht eine reine Logik die gesamte Morallehre der katholischen Kirche zu zerstören?,” Aemaet, Wissenschaftliche Zeitschrift für Philosophie und Theologie, http://aemaet.de, Bd. 2 (2017), 10-20 – “¿La lógica pura amenaza con destruir la entera doctrina moral de la Iglesia católica?” Infovaticana, 1. 9. 2017) est en harmonie totale avec les Encycliques Familiaris Consortio et Veritatis Splendor de Saint Pape Jean-Paul II et avec 2000 ans de Doctrine morale de l'Église. Il voulait que l'Archevêque mentionne que l'article de Seifert coïncide avec l'un des dubia que les Quatre Cardinaux ont présenté au Pape François. Par conséquent, d’accuser son article de « nuire à la communauté de l'Église », « de confondre la foi des fidèles » et « de semer la méfiance envers le Saint-Père » ne saurait être attribué de manière pas plus justifiée à son article qu'au dubia que les Quatre Cardinaux qui ont posé leurs questions de la manière la plus polie et avec un profond respect pour l’office du Pape, tout comme Seifert l’a fait. Seifert a demandé à Don Javier aussi de faire savoir que les Cardinaux eux-mêmes considèrent leur dubia, tout comme Seifert considère son article ( avec le soutien supplémentaire de plusieurs Cardinaux, Archevêques, évêques et autres fidèles ), en tant que service à la Sainte Église et au Pape François.

Seifert a laissé cela entièrement entre les mains de l'Archevêque pour révoquer sa retraite forcée, qui n'était pas due à une loi valide et constitutionnelle sur la retraite à 70 ans, mais était clairement une réponse à son article si sévèrement attaqué par la déclaration publique publiée par l'Archidiocèse de Grenade. Seifert a proposé de demeurer à son poste, au moins pendant quatre ans, afin d'honorer l'engagement d'IPES de le faire afin de recevoir une importante subvention de recherche que Seifert a demandée. Cependant, Seifert a promis de ne pas entreprendre de mesures juridiques pour sauver son poste ou son salaire, si les accusations portées contre lui étaient publiquement mises en perspective ( même si elles ne sont pas rétractées ) et si le Professeur Seifert pouvait révoquer un don qu'il avait fait à l'Institut de nombreux livres et des écrits originaux non édités de quatre ou cinq philosophes importants et de ses propres manuscrits inédits, selon les termes du contrat de donation. Il convient de noter que le Professeur Seifert pensait qu'il passerait le reste de sa vie à Grenade !

Ce que l'on peut voir à partir de cette proposition de paix, c'est que le Professeur Seifert a accepté de subir des dommages à sa carrière ainsi que des pertes financières et matérielles qui résulteraient de son licenciement dans le simple échange de réconciliation avec son Archevêque au niveau de la justice et la vérité. Dans le même temps, il ne pouvait pas sacrifier la vérité et sa réputation en tant que penseur Catholique respecté dans sa propre position et la pleine orthodoxie.

À la deuxième proposition écrite du Professeur Seifert d'une solution conciliatrice, Martínez n'a pas répondu.

Il semble donc plus que juste et approprié pour le Professeur Seifert de prendre toutes les mesures licites à sa disposition pour obtenir justice et défendre la vérité, y compris la vérité sur les vraies raisons de son licenciement, que l'IPES et le Diocèse cherchent à cacher sous le faux prétexte d'appliquer simplement une « loi sur la retraite à l'âge de 70 ans », une loi que la Cour suprême d'Espagne a déclarée inconstitutionnelle en 2016. Il lutte ainsi non seulement pour la vérité ainsi que sa propre réputation et carrière, mais aussi pour tous ceux qui sont dans l'Église Catholique et qui souffrent déjà d'injustices similaires ou qui les vivront dans le futur. Ainsi, nous demandons à nos lecteurs de garder ces actions juridiques dans vos prières, pour le plus grand bien de l'Église et aussi pour la « conversion » plus profonde de l'Archevêque Martínez concernant ses affirmations et ses actions flagrantes et injustes. Comme nous le comprenons par différentes sources, le Professeur Seifert a de très bonnes chances de gagner ses poursuites ecclésiastiques et civiles car tant de règles ecclésiastiques et civiles ont été injustement brisées et des droits violés. Puisque la démarche civile se déroule premièrement dans une « Cour de réconciliation », il y a encore des chances et des espoirs que le conflit pourra être résolu dans un forum extrajudiciaire.

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