mardi 24 octobre 2017

Qu'est-il arrivé aux Quatre Fins Dernières ?



par Christopher A. Ferrara
SOURCE : Le Centre de Fatima
Le 23 octobre 2017

Dans son livre-interview intitulé « Entrez dans l'espérance », le Pape Jean-Paul II a fait l'aveu accablant que depuis la fin de Vatican II et le début du « renouveau » imaginaire de l'Église, les « prédicateurs, catéchistes, enseignants ... ont perdu le courage de prêcher la menace de l’enfer ». ( Entrez dans l'espérance vers pages 183 et suite). Et pourtant, le Message de Fatima n'est rien d’autre si ce n’est un rappel céleste de la menace de l'enfer, à partir de laquelle la Mère de Dieu est venue délivrer les âmes en établissant dans le monde la dévotion à Son Cœur Immaculé et par la Consécration et la conversion de la Russie.

En effet, au cours de la même entrevue, Jean-Paul II a admis que les Quatre Fins Dernières — la mort, le jugement, le ciel et l'enfer — ont presque disparu de la prédication et de la catéchèse dans l'Église postconciliaire. Elles semblent avoir été remplacées par deux fins dernières : la mort et le ciel.

L'auteur de cet éditorial est Monsieur Christopher A. Ferrara. Monsieur Ferrara est avocat de profession. Il agissait aussi comme collaborateur principal de Feu Père Nicholas Gruner, fondateur du Centre de Fatima, Fort Érié, Canada et ayant aussi des installations à Rome. Il est chroniqueur dans plusieurs autres sites catholiques dont The Remnant.

Nulle part cette tendance n'est plus apparente que dans les diverses déclarations du Pape François. Sandro Magister a écrit un article fournissant une feuille de route pour la quasi-élimination du Jugement et de l'Enfer dans la prédication de François au cours des derniers mois :

« Mercredi 11 octobre, au cours de l’audience générale place Saint-Pierre, François a déclaré qu’il ne fallait pas craindre un tel jugement parce qu’ « au terme de notre histoire il y a Jésus miséricordieux. Tout sera sauvé. Tout ».

une autre audience générale remontant à il y a quelques mois, celle du mercredi 23 août, François a dépeint une image totalement et uniquement consolatrice de la fin de l’histoire, évoquant une « demeure immense, où Dieu accueillera tous les hommes pour habiter définitivement avec eux ».

Une image qui n’est pas de lui mais qui est tirée du chapitre 21 de l’Apocalypse mais dont François s’est bien gardé de citer les déclarations du Christ qui suivent ce passage :

« Tel sera l’héritage du vainqueur ; je serai son Dieu, et lui sera mon fils. Quant aux lâches, perfides, êtres abominables, meurtriers, débauchés, sorciers, idolâtres et tous les menteurs, la part qui leur revient, c’est l’étang embrasé de feu et de soufre, qui est la seconde mort. »

Le 8 octobre, en commentant la Parabole des Vignerons meurtriers (Matthieu 21 : 33-43), au cours de l'Angélus, François a soumis l'Évangile au « même traitement sélectif » lorsqu'il « a omis ce que fait le propriétaire de la vigne » aux fermiers qui ont tué les serviteurs et enfin le fils : « Il mettra à mort sans pitié ces criminels ». Il cite encore moins les paroles de conclusion de Jésus, se désignant lui-même comme la « pierre angulaire » : « Celui qui tombe sur cette la pierre sera brisée en morceaux ; au lieu de cela, le Pape François a insisté pour défendre Dieu contre l'accusation d'être vindicatif, presque comme s'il voulait atténuer les excès de « justice » détectés dans la parabole : ... « Frères et sœurs, Dieu ne se venge pas ! Dieu aime, il ne se venge pas, il attend de nous que nous nous pardonnions, que nous nous embrassions ».

Au cours de l'Angélus du dimanche 15 octobre, le Pape François a prêché la parabole du Banquet de Noces (Matthieu 22 : 1-14) mais, comme le note Magister, il a « évité soigneusement de citer les parties les plus troublantes. Le roi ordonna à ses serviteurs : « Liez-lui les pieds et les mains et jetez-le dehors, dans le noir. C'est là qu'il pleurera et grincera des dents ».

Dans une homélie pour la Fête de la Pentecôte le 4 juin, François invectivait pour la énième fois « ceux qui jugent », mais en « citant les Paroles du Christ ressuscité aux Apôtres et implicitement à leurs successeurs dans l'Église » (Jean 20 : 22-23), il les coupe intentionnellement à mi-chemin : « Recevez le Saint-Esprit. Ceux à qui vous pardonnerez leurs péchés obtiendront le pardon ». Omettant ce qui suit : « Ceux à qui vous refuserez le pardon ne l'obtiendront pas».

Comme Magister, je ne déclare pas que le Pape François nie catégoriquement l'existence de l'Enfer. Au contraire, il semblerait qu'il préfère dissimuler autant que possible son existence à ses auditeurs, conformément à la disparition générale des Quatre Fins Dernières de la prédication post-conciliaire, même si ces mêmes Fins, résumées avec une concision admirable dans le Message de Fatima, sont les fondements mêmes de l'impératif divin de l'Église de délivrer les âmes du sort de la perdition éternelle. Le bien des âmes n'est guère servi en leur cachant l'existence de ce lieu de feu éternel dont Notre-Seigneur parlait plus souvent que du Ciel.

La perte des Quatre Fins Dernières dans la prédication et la catéchèse de l'Église n'est qu'un autre signe de la désorientation diabolique dont parlait souvent Sœur Lucie à la lumière du Troisième Secret de Fatima. Mais ce ne sera nul autre que Notre-Dame de Fatima qui dissipera cette désorientation en tant que Médiatrice de Toutes les Grâces, une fois Ses demandes enfin accordées par le Pape et les Évêques unis à lui, peut-être après un châtiment par une catastrophe planétaire telle que décrite dans l'aspect visionnaire du Troisième Secret publié en 2000.

Je laisserai le dernier mot à ce sujet à Jean-Paul II : « Quand j'ai abordé les problèmes de l'Église universelle avec l'élection à la papauté, j'ai apporté avec moi une conviction similaire : c'est-à-dire, même dans cette dimension universelle, la victoire, si elle vient, sera réalisée par Marie. Le Christ sera victorieux au moyen d'Elle, parce qu'il veut que les victoires de l'Église dans le monde contemporain et dans le futur soient unies à Elle ». ( Entrez dans l'espérance pp. 242-243 [édition Italienne] ).

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