dimanche 25 février 2018

Une semaine bien difficile pour le Saint-Siège



Par: Phil Lawler

Phil Lawler a été journaliste Catholique depuis plus de 30 ans. Il a édité plusieurs revues Catholiques et écrit huit livres. Fondateur de World Catholic News, il est le directeur des nouvelles et analyste en chef à CatholicCulture.org.

SOURCE : Catholic Culture
Le 22 février 2018


Aujourd'hui est une journée exceptionnellement bonne pour prier pour le Pape François et pour le Saint-Siège. Non seulement parce que c'est la Fête de la Chaire de Saint-Pierre, mais aussi parce que la semaine a été particulièrement difficile au Vatican. Considérez les éléments suivants :

  • C'est très inhabituel — eh bien, vous pourriez dire qu’habituellement, c'est inhabituel — qu'un Cardinal en critique un autre en public. Mais le Cardinal Müller a reproché au Cardinal Parolin d'avoir suggéré un « changement de paradigme » dans l'enseignement Catholique sur le mariage, juste après que le Cardinal Zen l'ait déchiré pour avoir vendu l'Église « clandestine » en Chine. Puisque le Cardinal Pietro Parolin, l'objet de ces deux attaques, est le Secrétaire d'État — le deuxième en termes d'influence après le Saint-Père lui-même — ces réprimandes publiques sont des signes indubitables d'agitation.

  • L'Archevêque Charles Scicluna, envoyé au Chili pour enquêter sur les plaintes contre l'Évêque Juan Barros, a été contraint de se rendre dans un hôpital Chilien pour subir une opération urgente à la vésicule biliaire. L'enquête se poursuivra, menée temporairement par un religieux Espagnol qui était l'adjoint de l'Archevêque Scicluna sur cette mission. Mais avec les plaintes au sujet de Mgr Barros ( et du Pape qui l'a soutenu ) atteignant un crescendo, tout retard est regrettable. Doublement malheureux, car aucun autre officiel du Vatican n'a la crédibilité enviable que l'Archevêque Scicluna apporte à la tâche.

  • Plus de cinq ans après avoir été nommé à la tête du Diocèse d'Ahiara au Nigeria, Mgr Peter Okpaleke a démissionné, n'ayant jamais pu être accepté par le clergé ni par les fidèles du Diocèse. Le Pape François avait mis son autorité en jeu, insistant pour que les prêtres d'Ahiara acceptent leur Évêque, exigeant qu'ils se repentent de leur résistance, menaçant de les suspendre. Pourtant, à la fin, il a reculé. L'Évêque est parti ; les prêtres rebelles restent. John Allen de Crux a commenté ainsi :

    « Sans doute, François s’est-t-il rendu la vie plus difficile non seulement pour lui-même, mais pour tout futur Pape, puisque le précédent a apparemment été établi à savoir que si vous vous plaignez juste assez fort et tenez assez longtemps, le Pape finira par jeter l'éponge ».

  • Le père Anthony Spadaro, Jésuite Italien connu comme le « porte-parole du Pape », a cité avec approbation un commentaire sur Twitter d'un allié qui suggérait que le Vatican impose un interdit à EWTN à moins que le réseau de télévision ne rejette Raymond Arroyo. Le Tweet a suggéré qu’Arroyo menait une « guerre contre la papauté » en invitant les invités à critiquer les œuvres écrites — pas du Pape, mais du Père Spadaro. Puisqu'un interdit est une peine canonique très grave — comparable à l'excommunication appliquée à une institution — cette réaction extrême suggère un niveau dangereux de paranoïa parmi les proches collaborateurs du Pape.

  • Le site Life Site News a exposé une controverse sans précédent au sein de la Fondation Papale, un groupe caritatif de riches donateurs qui soutiennent les œuvres caritatives du Saint-Siège. D'ordinaire, la Fondation Papale subventionne des projets dans les pays pauvres, avec des subventions d'environ 200 000 $ à la fois. Mais cette année, la Fondation a été chargée de fournir une somme extraordinaire de 25 millions de dollars pour un hôpital de Rome, l'Istituto Dermopatico dell'Immacolata (IDI). Certains membres du groupe de bienfaisance ont remis en question la proposition, mais la subvention a été tout de même avancée, à la demande expresse du Pape François lui-même. Pour compliquer les choses, l'IDI a, pour reprendre les paroles d'un membre du conseil d'administration de la Fondation, démissionné en signe de protestation : « Une histoire de mauvaise gestion, d'inculpations criminelles et de faillite ».

  • Un juge principal de la Rote Romaine, Mgr. Pietro Amenta a été condamné pour des accusations de pédopornographie. Msgr. Amenta a démissionné du Tribunal du Vatican après avoir plaidé coupable aux accusations criminelles — soulevant la question de savoir pourquoi il n'a pas été renvoyé surtout quand il s'est avéré qu'il avait été accusé de molestation à trois reprises auparavant. Il est seulement le dernier d'une série de fonctionnaires du Vatican qui a récemment fait face à des accusations d'inconduite sexuelle, aucune n’impliquant des femmes.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire